Dès les premières notes, Bach Drama dément sa tragique appellation. Ce coffret se déguste en effet avec gourmandise, et suscite l’envie de le repasser une fois la dernière mesure achevée, comme un bon vieux disque de rock.
Bach Drama – Johan Sebastian Bach – Chœur de chambre de Namur – Les Agrémens – Leonardo Garcia Alarcon – Ambronay
Ambronay est une maison décidément bien heureuse des liens symbiotiques qu’elle a créés avec son principal artiste en résidence, le fougueux Leonardo Garcia Alarcon. Toujours là où on ne l’attend pas, l’argentin a fait des passerelles nord/sud et des entreprises anticonformistes, son credo et son sacerdoce. Témoin, ce Bach complètement décalé qui nous livre une facette méconnue du prodigieux compositeur. Ce dernier avoue dans ces pièces particulières son penchant pour la belle et bonne vie. Véritables opéras miniatures, les cantates BWV 201 et 205, puis la BWV 213 « élèvent le théâtre, la danse et la musique de table vers de nouvelles perfections ». Sorties du contexte plus solennel de l’opéra classique, elles nous donnent beaucoup à ressentir.
Le coffret contient deux CD, un DVD (une première chez Ambronay), et un livret fort bien documenté. Comme vous en avez aujourd’hui l’habitude avec cet excellent label, vous devez subodorer, à juste titre, que la qualité sonore est au rendez-vous. Certes, et d’autant plus que l’on perçoit admirablement l’espace et la profondeur de champ au travers d’une prise de son ultra-précise, et pourtant totalement dénuée de dureté. L’acoustique de l’église Notre-Dame d’Harscamp est excellente, et Jean-Daniel Noir l’a divinement capté.