Leedh C chapitre 1 : le montage en images.

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Pour connaître les secrets de la remarquable enceinte Leedh C, nous avons fait notre baluchon et nous sommes partis au cœur de la Sarthe, entre Le Mans et Tours, rencontrer Gilles Milot, leur concepteur. Là, dans un spacieux atelier, sont entièrement développées et fabriquées ces enceintes pas comme les autres. La preuve par l’image…

Tout commence dans une partie dissimulée de l’atelier, dans une pièce où sont moulées sous pression les différentes parties du transducteur : capots, platines et saladiers. La résine est injectée dans un moule en aluminium démontable usiné selon des tolérances extrêmement précises. La « cuisson » est effectuée pendant plusieurs heures.

Une fois moulées, les unités de médiums sont délicatement ébarbées, inspectées et répertoriés en vue du montage. Elles comprennent, dès le stade initial, deux tubes. L’un servira à soutenir le tweeter. Le second coulissera dans la tige inférieure principale.

Cette vue permet d’appréhender le médium à mi-montage. La partie arrière est déjà en place comme en témoignent les deux conducteurs de cuivre qui débouchent au centre. Un solide axe fileté permettra de soutenir la partie avant. Enfin, deux tubes translucides se remarquent au premier plan. Ils ont pour fonction de décompresser la cavité close. Le volume étant infime, la charge doit comporter un orifice laissant passer un minimum d’air pour que l’équipage mobile puisse coulisser sans peine dans les deux sens. En fin de montage, les tubes sont dissimulés, et coupés à la longueur adéquate déterminée lors des mesures finales.

Le capot arrière dissimule un haut-parleur muet dont le fonctionnement symétriquement opposé contrebalance celui du médium frontal. Ce principe de push-push équilibre impeccablement tout mouvement produit par l’enceinte, et empêche la création de vibrations. Les deux haut-parleurs dévolus au grave fonctionnent exactement sur le même principe, mais dans un plan décalé de 90°.

Réalisées à la main in situ, les bobines sont très larges et relativement épaisses. En revanche, elles sont très basses. Leur profil a été bien entendu optimisé pour potentialiser le travail en piston du transducteur, qui présente des excursions bien plus importantes que sur un haut-parleur électrodynamique traditionnel.

Composé d’un cylindre de carbone pur et d’un dôme inversé en fibres de carbone tressées, l’équipage mobile est radicalement différent de ce que l’on a l’habitude de voir. La bobine est placée à mi-hauteur, et deux bagues supplémentaires sont intercalées. Sur la tranche, deux fragments de cuivre assurent le contact électrique.

Cette platine centrale, montée à la verticale, soutiendra les deux haut-parleurs dévolus au grave. Différents orifices y sont placés pour la fixation des deux tiges inférieures et de la tige supérieure.

Il faut l’équivalent de neuf de ces segments d’aimant pour fabriquer un moteur. Chaque moteur accuse la bagatelle de 600 grammes de néodyme, une valeur qui parlera facilement à n’importe quel acousticien par la démesure de puissance magnétique qu’elle représente.

Une fois assemblés les moteurs demeurent compacts mais leur allure laisse augurer du potentiel de chaque haut-parleur. Petit détail humoristique (pas pour le monteur) : l’assemblage se fait alors que les segments sont déjà aimantés ! Sinon ce ne serait pas drôle ;o)

Les tiges sont réalisées en fibres de carbone. Elles présentent une exceptionnelle résistance, une grande légèreté et une excellente rigidité. Elles ont en outre le rôle de véhiculer les câbles qui sont en cuivre monobrin gainé d’une pellicule en fibres de verre et d’un revêtement tressé. Une fois tous les conducteurs « enfilés », l’espace vacant est rempli de sable, et chaque extrémité est scellée.

Le pied support est également coulé dans de la résine. Il comprend une cavité dans laquelle le filtre vient se glisser. Dans un second temps, elle est sablée, puis recouverte par la plaque en plexiglas (Perspex) qui fait office de piédestal. Même les bornes HP ont été sélectionnées à l’écoute : ce sont des Eichmann, en cuivre doré et dépourvues au maximum de masse métallique.

Le filtre est assez imposant. Il est implanté sur un épais circuit imprimé en verre époxy aux larges pistes en cuivre pur. Il comprend des composants sélectionnés chez les meilleurs faiseurs : Mundorf (série Supreme) et SCR.

Dans le chapitre 2, nous laisserons la parole à Gilles Milot qui nous dira tout de Leedh, des enceintes et de sa conception de l’acoustique en haute-fidélité…

Plus de renseignements sur Leedh : www.avanceaudio.fr