LT* Test : Duevel Planets

duevel

LT* Test = test longue durée (LT signifie « Long-Term »).

C’est avec les petites colonnes allemandes que nous inaugurons la rubrique des tests longue durée. Quel est son rôle ? Offrir une analyse en profondeur que seule la pratique quotidienne d’un produit sur une longue période peut nous procurer.

Pour être francs, l’idée nous est venue grâce aux Planets qui n’ont pas quitté notre auditorium depuis 7 mois, et qui n’en repartiront plus. Certes elles ne sont pas seules. D’autres excellentes enceintes restent à demeure. Mais il nous a semblé que notre point de vue sur ce produit avait mûri, et qu’il aurait été dommage de ne pas vous en faire profiter. Surtout lorsqu’il s’agit de trouver les meilleures associations.

Ce test longue durée est le début d’une longue série. Il y en aura d’autres, sur des enceintes, des électroniques, des sources et des câbles !

Compléments d’analyse sonore

Au bout de 7 mois en leur compagnie, nous sommes étonnés par leur très remarquable cohérence sonore. Au fil de nos conversations, nous avons noté que même les audiophiles avertis, habitués à côtoyer les monstres sacrés de l’acoustique, peuvent vivre avec ces enceintes sans être frustrés en termes de musicalité. Leur homogénéité, et leur très belle vertu holophonique les placent à part dans la hiérarchie. Par ailleurs, pour leur taille, elles déploient un très beau grave, profond et tendu, qui s’épanouit sans traînage.

Spécificités

Pour séduire le public qui devrait s’intéresser à elles, les Planets doivent vaincre deux obstacles d’ordre purement psychologique : leur prix, et leur mode de diffusion.

Selon nous, leur prix est un avantage pour le consommateur. Car au vu de leur performance globale, il est raisonnable. En revanche, pour les néophytes, il semble parfois trop cher ; l’enceinte n’est en effet pas bien grosse. Pour d’autres, paradoxalement, il ne l’est pas assez pour que le produit soit véritablement pris au sérieux. A ce niveau, c’est le rôle du revendeur de défendre ce produit, véritablement original, par rapport à une concurrence archi-standardisée.

Second point : la diffusion à 360°. Pour des raisons stupides, mais pourtant bien ancrées, elle rebute 99% des acheteurs. Et, nous devons le confesser, nous les premiers, avant de faire la connaissance des Duevel ! Pourtant, lorsque l’on aborde ces enceintes sans idées préconçues, on constate qu’elles reproduisent le son avec une cohérence digne des meilleurs diffuseurs « frontaux ». C’est uniquement une question d’habitude. En outre, les Duevel sont capables de « spatialiser » comme peu d’enceintes classiques peuvent le faire. Mais elles sont tributaires de la pièce et du placement, ce qui là encore, met à contribution les qualités du revendeur.

Placement

Pas de mystère, les Duevel fonctionneront d’autant mieux que vous leur offrirez une bonne hauteur sous plafond. Et c’est d’autant plus vrai que l’on grimpe dans la gamme. Pour les Planets, ce n’est pas encore trop critique, mais comptez au moins 2,50 m entre le sol et le haut de la pièce. Les Duevel adorent les séjours « cathédrales » et les pièces ouvertes sur des mezzanines.

Elles doivent être placées sur une ligne horizontale avec les tweeters (les petites boules) à l’intérieur. Ne les pincez jamais. Enfin, en fonction de la taille de la pièce, observez une distance minimale vis-à-vis du mur arrière d’au moins 30 cm.

En ce qui concerne les parois latérales, choisissez une valeur toujours différente de la précédente (mur arrière), soit plus réduite soit plus importante.

Si la pièce le permet, n’hésitez pas à les éloigner l’une de l’autre, elles reproduiront néanmoins une très large image sans aucun « trou » central. Les Planets fonctionnent aussi très bien dans le sens de la largeur de la pièce. Elles s’acommodent parfois de situations complexes ou 99% des enceintes classiques ne fonctionnent pas.

Les meilleurs partenaires

Sources :

Pas d’ostracisme pour les Planets : une seule exigence, la qualité ! Hormis cela, elles nous ont prodigué leurs vertus avec tout type de supports : du vinyle, du CD, du BluRay, du DVD, des programmes radiodiffusés (FM et internet), et des fichiers musicaux issus de l’ordinateur. N’espérez cependant pas en tirer des miracles avec des sources médiocres. Mais, simple ne veut pas dire médiocre 😉 Il en existe d’excellentes à moins de 1 000 € (Rega RP3, Pro-Ject RPM-1.3 Génie, Arcam CD17, Rega Apollo…).

Amplificateurs :

D’une manière générale les Planets apprécient les amplificateurs puissants. Pas tant la puissance intrinsèque, que la qualité de l’alimentation, et si possible, un bon facteur d’amortissement. Non pas qu’elles soient difficiles à alimenter, mais leur potentiel exige un minimum de courant pour être exploité. Et avec un ampli trop juste, elles ne donnent pas tout ce qu’elles ont… Raison pour laquelle bon nombre de clients éventuels n’ont absolument pas appréhendé l’étendue de leurs possibilités (démonstrations contre-productives).

Arcam A28 : c’est l’association de la bienveillante neutralité. Avec lui, les Planets restent douces et linéaires tout en faisant montre d’une belle énergie. Pour les amateurs de mesure et d’une sorte d’universalité sonore.

Atoll IN100 : impossible de ne pas citer ce français au palmarès. L’IN100 possède toute la ressource énergétique pour tenir les Planets, mais comme il est très sage, on choisira une source un peu plus dévergondée que lui.

Hegel H70 : avec ce fort caractère, les Planets sont entre de bonnes mains. Côté moteur, aucun problème, le H70 contrôle. Côté timbres aussi ; on note de surcroît un subtil renforcement des basses qui plaira aux amateurs de rock…

Naim UnitiQute : très beau mariage. Pour les « geek » connaisseurs… Musicalement complémentaires, ces deux produits s’associent admirablement, même si côté « watts », les mélomanes férus d’écoutes « live » adoreraient un petit supplément, tellement ça marche !

Van Medevoort MA260 : ces deux-là sont faits pour vivre ensemble, mais bon, c’est un peu normal, leurs concepteurs respectifs entretiennent de cordiales relations. Le MA260 exploite très intelligemment le potentiel des Planets : large bande passante, grave très contrôlé, image spacieuse. Une vraie révélation.

Van Medevoort MA350 : 2400 € l’ampli/1000 € les enceintes : nous sommes certes « borderline », mais les Planets le méritent ! Là le grave est exceptionnel, réellement troublant, le spectre reproduit est d’une fluidité épatante. Quant à l’image, elle est panoramique et d’une profondeur…

Naim SuperUniti : personne ne fera cette association, mais nous, nous l’avons tentée. Et nous n’en sommes pas encore revenus. Certes le différentiel budgétaire est colossal, mais si l’on arrive aux limites de l’enceinte, on reste néanmoins sidéré parce qu’elles peuvent lâcher, avant que l’alimentation du SuperUniti ne les fasse expirer. Rarement nous avons pu déguster une scène sonore aussi crédible. Et quel souffle…

Câbles HP :

Actinote Mezzo : notre référence pour les petits budgets : 15 € le mètre et les concurrents sont loin derrière.

Cardas Twinlink A : un poil cher pour les Planets, mais elles le méritent. Très belle matière sonore, de la densité, palette harmonique riche.

Hi-Fi Câbles & cie Maxitrans 2 : avec l’Atoll, c’est parfait. Et au niveau budget, à 2 x 2m, cela passe encore. Très droit, très vif. Pour les amateurs de détails.

MPC Audio Mélodie : une rondeur, une douceur, un côté caressant et une belle plénitude sonore. Délicieux.