Artiste majeur sur un label majeur, Nick Cave signe sur Mute son dernier disque en compagnie de ses mauvaises graines. Une splendeur…
Nick Cave & The Bad Seeds – Push the sky away – Mute
Déjà 5 ans pour « Dig Lazarus, dig » et 3 pour « Grinderman 2 », et pourtant « Push the sky away » nous a presque pris par surprise… Presque, car les ténors du rock semblent s’être donnés le mot en ce début d’année. Avec David Bowie et Depeche Mode, cela fait trois pointures et non des moindres qui sortent une précieuse galette. Nick Cave est certainement le moins médiatisé, mais pas le moins talentueux, ni le moins prolifique. Et pour tout vous dire, même si nous sommes des inconditionnels des trois, c’est ce disque qui nous a le plus durablement impressionné.
« Push the sky away » est un disque plutôt minimaliste enregistré en France, à Saint-Rémy de Provence, à La Fabrique. D’emblée, le tempo lent et souple s’installe. Il ne quittera guère plus le disque. Pas de rock viril pour cet opus. Il faut dire que les deux précédents nous avaient bien gâtés sous ce rapport !
Fluidité, douceur et sens inné de la mélodie, donc, s’harmonisent sur ces 9 plages. Parfois, un petit riff persistant de guitare, ou une ligne de basse délicatement martelée viendront imposer une tension supplémentaire et vous rappeler que ces musiciens-là sont de vrais rockers. Mais c’est dans la subtilité des rythmes et l’épure harmonique que ce disque se signale avant tout à notre attention.
La qualité de l’enregistrement est excellente, et ce disque est devenu l’une de nos références en termes de repère sonore. Notamment la fantastique plage 4, toute en dentelle et en ascèse : jeu de guitare diabolique, voix exceptionnelle, tempo remarquable, cordes divines.
Voilà, rien d’autre à ajouter. Pour notre part, c’est une merveille. Et en prime, vous aurez droit à une très belle photographie de Dominique Issermann en « front cover ».