Optimisation, chapitre 1 : la pièce d’écoute

Non classé

Qu’on le veuille ou non, la pièce d’écoute reste le maillon le plus important du système. Mieux vaut (largement) un système modeste parfaitement optimisé dans une bonne pièce qu’une installation chère et pléthorique dans une mauvaise salle. Nous avons eu bien souvent l’occasion de vérifier cet axiome…

Installation du système dans la pièce d’écoute

Nous sommes souvent impuissants face à l’acoustique de la pièce. Certes, il est possible d’y remédier en partie. Mais il n’y a pas de miracle, et on n’a jamais pu transformer une citrouille en carrosse.

L’idéal reste la pièce dédiée, que l’on peut « tuner » à sa guise. Mais il s’agit là d’un cas fort peu répandu, et encore moins en ville où l’espace vital est compté.

Le son apprécie les grands volumes où il peut s’épanouir avec aisance. En règle générale, c’est dans le sens de la plus grande profondeur de la pièce (grand côté pour un rectangle) que l’installation du système a le plus de chances d’être réussie. Car la longueur d’onde grandit quand la fréquence baisse. Aussi vous écouterez avec plus de recul des enceintes dites « full range » que des monitors ; cela doit vous aider à déterminer la meilleure position d’écoute.

Il est préférable que cette dernière ne soit pas localisée contre le mur opposé (faisant face aux enceintes) car vous serez placé dans la zone de « rebond » de l’onde frontale des haut-parleurs.

Si possible, évitez les pièces carrées dont la longueur d’onde est identique entre deux parois parallèles : effet « ping-pong garanti ». Idem pour les salles très symétriques qui répercutent « efficacement » les ondes stationnaires. Contrairement aux idées reçues, les pièces « tarabiscotées » sonnent souvent mieux.

En termes de construction, l’ancien « sonne » souvent bien mieux que le moderne. Ne riez pas ! Le BA13 (le fameux placoplatre) est peu glorieux en termes acoustiques… Souvent, un simple trou au centre de la cloison lui procure une efficace décompression, qui supprime sa tonique naturelle. Les planchers suspendus, les vides sanitaires et autres cavités, absorbent l’énergie et polluent le grave.

En revanche, les maisons anciennes pourvues d’un sol de plain-pied et de cloisons « pleines » sont une aubaine.

Il est évidemment plus facile de profiter d’un environnement « rigide »  et ferme, quitte à le traiter s’il est trop réverbérant, que de pallier aux carences d’un local qui est le siège de moult vibrations. La hi-fi haut de gamme nécessite un référentiel mécanique important ; une fondation solide offrira donc les meilleures garanties d’épanouissement pour tout type d’enceintes acoustiques !

Jouez avec l’environnement, étudiez-le attentivement avant de choisir votre équipement. Dans une pièce « élastique », hyperamortie, l’énergie sera mal canalisée et source d’une énorme pollution. Il sera donc plus judicieux d’opter pour des monitors que pour de grosses colonnes.

Ne raisonnez pas qu’en termes de surface ; prenez compte du volume. Plus la hauteur sous plafond est importante, et plus vous devrez « meubler » l’espace.

Comment traiter ?

Etant encombrants et inesthétiques, les panneaux acoustiques (absorbants ou diffuseurs) sont incompatibles avec un environnement domestique. Il est donc nécessaire d’exploiter toutes les ressources que recèle l’arsenal « décoratif ». Les audiophiles évoquent souvent le WAF (Woman Acceptance Factor). Et bien messieurs, sachez que dans la recherche de la meilleure acoustique « élégante », votre épouse sera votre meilleure alliée, à condition bien sûr, d’instaurer un fructueux dialogue ! Exemple : négocier le choix de l’enceinte en lâchant du lest sur le choix de superbes et lourdes tentures qui pourront jouer le rôle d’efficaces absorbants dans une pièce trop réverbérante ;o)

Bref, une bonne « négo », voire mieux, une étude collégiale sur un projet global « système + décoration » peut s’avérer particulièrement payant et garant d’une stabilité au sein du couple. Non, ne me dites pas merci…

Règle d’installation numéro un : évitez les surfaces réverbérantes devant les enceintes et dans leur environnement immédiat. L’onde principale, sera vite dégradée par les premières réflexions qui se développeront avec une intensité d’autant plus néfaste qu’elle ne sera pas freinée. Donc, pour les sols en carrelage, parquet, ou (très à la mode) béton ciré, optez pour un épais tapis.

Votre environnement domestique comprend des éléments qui peuvent devenir vos alliés dans la quête du meilleur son, comme une bibliothèque, ou un mur de briques, lorsqu’ils sont placés sur un plan latéral par rapport à vos enceintes.