Depuis « Not for threes » en 1997, Andy Turner et Ed Handley, les deux créateurs londoniens de Plaid offrent une vision à la fois très naturelle et éminemment sophistiquée de la musique électronique. Avec « Scintilli », leur dernier opus, tout juste dans les bacs, ils confirment leur incroyable capacité à sonner juste et bien !
Plaid – Scintilli – Warp
Depuis le milieu des années 90, Plaid a déjà signé neuf albums studio, dont huit chez Warp, le label de référence en matière de musique électronique. Le duo a établi de belles collaborations avec Björk, Nicolette (également présente sur le dernier DJ CAM ; une chronique à suivre), Leila et quelques autres grands noms de cette scène si foisonnante.
Scintilli débute presque comme une œuvre de musique acoustique et se complexifie tout en s’intensifiant. Le jeu musical de cette « electronica » de grande envergure est d’une lisibilité superbe, et présente toujours cette matière sonore si riche, dense et lyrique. Les détracteurs de la « techno » devraient écouter du Plaid, beaucoup plus proche d’une construction baroque que de chaos sonore inorganisé qu’ils dénoncent. Il y a indéniablement une grande part de poésie dans la musique de Plaid. Mais également une sorte d’énergie vitale unique en son genre. Sur Scintilli, elle semble décuplée, d’abord parce que que ses géniteurs ont atteint un haut degré de maîtrise de leur art, mais également parce que cette virtuosité leur permet d’aller à l’essentiel.
Inutile de vous dire que ces pièces de musique renferment des trésors de musicalité et une foultitude de particules sonores qui se télescopent dans tous les sens. Les audiophiles curieux apprécieront Scintilli pour sa capacité à les surprendre, tant sur la forme que sur le fond. Impossible de savoir où vont éclater les bulles soniques de cet opus, et quelle sera leur intensité. S’il est une vertu de votre installation qu’elles sauront mettre en exergue, c’est sa lisibilité, sa plénitude sonore, sa texture. Bref, un disque à plébisciter, avec ou sans T-shirt…