Test : ADL H118

ADL, furutech

Le H118 est enfin là. Nous vous le présentons en exclusivité française. Comment sonne-t-il ? Et bien franchement, très bien pour son prix, et surtout, très différemment de la plupart des autres.

Depuis l’avènement des baladeurs multimédias et des smartphones puissants, le marché du casque explose littéralement. Les constructeurs font feu de tout bois. Nouveaux venus dans ce domaine, les constructeurs d’enceintes s’y mettent activement. B&W a tiré le premier. Focal a rattrapé son « retard » en créant un produit original ex-nihilo. Les autres font du coup un peu figures de suiveurs. D’autant que les constructeurs historiques de casques possèdent une expertise absolument irremplaçable.

Puis viennent les outsiders comme ADL, division « nomade » de Furutech. Puissamment épaulé par un département R&D hyperactif, et par une colossale banque d’organes, Alpha Desigh Labs (ADL pour les intimes), est néanmoins animé d’un esprit novateur et créatif hors normes qui le poussent à explorer les arcanes du monde audio nomade, et à donner ses lettres de noblesse à des produits souvent dénigrés par les audiophiles. Cela dit, qui mieux qu’une marque audiophile réputée peut trouver les mots pour séduire des audiophiles ? Furutech bien sûr, par le truchement d’ADL.

Le H118 est un produit né d’une feuille blanche, mais dont chaque composante sent à plein nez la plus scrupuleuse observation des best-sellers du marché. Destiné à l’audiophile nomade exigeant, le H118 est donc fort logiquement un modèle fermé, pliant, abordable et doté de la touche Furutech qui fait la différence et devrait emporter le morceau auprès de ceux qui doutent encore…

Livré dans un étui ovale zippé équipé d’un mousqueton, le H118 trouvera facilement place dans un sac. Plié, il prend d’ailleurs peu de place.

Les coques latérales de forme triangulaire « Alpha Triform Contour » enveloppent impeccablement les oreilles, et la pression exercée par les coussinets est assez douce. L’arceau est matelassé à l’intérieur pour un port délicat au sommet du crâne. Un bon point donc, pour le confort.

Furutech a opté pour des transducteurs de 40 mm de diamètre. Ces diaphragmes fabriqués sur mesure affichent une très faible distorsion. Leur couplage mécanique est assuré par des anneaux amortissants, prévus pour maintenir parfaitement cohérente la phase des ultra-hautes fréquences et garantir une excellente réponse transitoire. Les bobines mobiles extrêmement légères sont réalisées avec un alliage d’aluminium spécial plaqué cuivre. Quant à la motorisation, elle est bien évidemment confiée à du néodyme pour un flux magnétique élevé.

Le cordon est détachable. Là encore, on sent le pedigree audiophile, puisque le connecteur utilisé n’est autre qu’une mini XLR vérouillable. Le câble fourni d’origine est en alliage d’aluminium spécial plaqué cuivre terminé par un minijack doré sur lequel un adaptateur jack gigogne peut se coupler lors d’une utilisation sédentaire.

Pour les plus audiophiles d’entre nous, ADL propose une option astucieuse et performante sous la forme du câble iHP-35 (référence X). Ce câble est doté de conducteurs en cuivre OCC plaqué argent et traité α (alpha), le fameux processus de cryogénisation et de démagnétisation de Furutech. Les connecteurs de ces câbles pour casque de haute qualité sont un jack stéréo 3,5 mm et une mini-XLR, les deux plaqués rhodium, et pourvus d’une broche en alliage de cuivre plaquée rhodium. Le corps bénéficie de la même attention ; il est en acier inoxydable amagnétique, et la gaine agréée RoHS lui permet d’atteindre une isolation phonique élevée.

Analyse sonore
Nous avons débuté notre écoute avec le cordon d’origine, tout à fait performant, mais que nous avons assez rapidement remisé dans son étui, tant le iHP-35 X apporte un plus décisif. Avec ce dernier, le son est plus riche, plus lumineux, plus fruité. Il peut s’agir d’un investissement effectué dans un second temps, ce qui vous permettra de faire évoluer votre H118.

En tout état de cause, ce casque a été développé avec une exigence de confort, que cela soit au niveau du port, ou de celui du son. L’écoute est d’emblée douce, assez ronde, plutôt mate, dans le (très) bon sens du terme. Si les sifflantes exagérées ou les aigus pincés vous posent problème, le H118 est fait pour vous. N’allez pas en conclure qu’il ne « monte » pas dans les hautes fréquences. Non, c’est tout simplement que l’aigu est bien intégré au médium, et ne se détache pas. Il est franchement naturel et jamais marqué. D’ailleurs, le modèle dont nous avons disposé pour ce test était tout à fait neuf, et nous l’avons « décrassé » quelques heures à haut volume pour l’assouplir et profiter de sa performance après rodage…

Le registre grave est assez proche de l’aigu, en ce sens qu’il est lui aussi très intégré au médium et pas du tout envahissant. En revanche il est d’une tonicité et d’une musculature avérées. Les lignes de basses sont bien marquées, avec un impact plausible, pas de traînage et pas d’inertie. Bref, quand ça doit cogner, ça cogne, avec fermeté et précision. Nous avons utilisé un iPod Classic gavé de fichiers non compressés au format AIFF, et une installation hi-fi comprenant un ampli casque NuForce Icon HDP. La seconde solution nous a permis d’explorer avec plus de conviction les possibilités du H118, notamment son aptitude à offrir une reproduction très bien modulée, fluide et chantante. Le son n’est jamais froid, dur, désincarné, mécanique. Au contraire, le H118 « pédale dans l’huile ». Avec lui, les rythmes sont toujours bien rendus, avec des inflexions fines et un art évident de la subtilité. Il ne vous en mettra pas « plein » les oreilles, mais s’attachera à vous donner une vision exhaustive de la musique, avec en prime une belle tension sonore, de la nervosité, des attaques franches, et une rondeur assez séduisante.

Positionnement hiérarchique

Nous l’avons comparé longuement à deux de nos références, l’Audio Technica ATH-M50, fermé et nomade, comme lui, et le Sennheiser HD598, ouvert et sédentaire ! Issu du monde professionnel, le premier fonctionne comme une loupe et propose un son radicalement différent du H118. Indéniablement ces deux produits s’adressent à des publics différents : traqueurs de la substantifique moelle sonore pour le M50 et jouisseurs mélomanes pour le H118. Le HD598, infiniment plus indulgent et consensuel, offre une écoute d’une fluidité tonale remarquable pour son prix. Dans les deux cas, le H118 propose « autre chose », mais n’est en aucune façon distancé, au contraire. D’ailleurs nous le situerions clairement dans le peloton de tête des casques à moins de 250 €. Il ne manque pas d’arguments pour convaincre, et nous sommes convaincus qu’il saura faire résonner son nom haut et fort !

Les chiffres
Prix : 229 €
Sensibilité : 98 dB SPL (1 mW) à 1 KHz
Réponse en fréquence : 20 Hz ~ 20 kHz
Puissance d’entrée : 200 mW (max.)
Impédance nominale : 68 ohms à 1 kHz
Pression arceau: 4,5 N environ
Poids : 245 g (sans câble) – 310 g (avec câble)