Test : ADL Stride

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Si vous lisez ces lignes, c’est que, comme nous, vous êtes mélomane et audiophile. Or, si nous nous transformons régulièrement en nomade, pour des raisons

professionnelles ou personnelles, cela ne doit pas nous empêcher de nous adonner à notre passion : écouter de la musique dans les meilleures conditions. Voilà pourquoi, à Audiofederation, nous sommes parfois audiophiles nomades…

Nous avons choisi de vous parler d’un petit produit remarquable à plus d’un titre, une sorte de couteau suisse de l’audiophile nomade, l’ADL Stride. Cet appareil est un ampli casque ultraportable doublé d’un excellent convertisseur.

Si vous attachez une attention soutenue et louable à votre installation « sédentaire », il est tout à fait normal que vous accordiez le même soin à vos compagnons de voyage. D’autant, qu’il y a fort à parier que vous ayez investi une somme rondelette dans votre casque. Mais pour le brancher sur quoi ? Un smartphone, un baladeur multimédia dans le meilleur des cas ? Vous devez savoir que ces produits sont affublés de piètres performances audio, quel que soit le degré de résolution des fichiers que vous leur donnez, tout simplement parce que des produits difusés et construits à des millions d’exemplaires, sont dotés de circuits de bas étage. Un peu comme si vous utilisiez vos superbes enceintes acoustiques avec un autoradio.C’est en partant de ce constat qu’ADL a créé des maillons nomades d’exception, comme le Cruise, et son frère jumeau : le Stride.

Son utilisation est d’une simplicité remarquable. Avec un baladeur multimédia, connectez la prise de sortie casque de votre source à l’entrée ligne du Stride, réglez le volume au maximum sur le lecteur, puis utilisez la commande de volume sur le Stride. Pour les signaux numériques de plus haute résolution, il suffit de connecter le Stride au port USB de votre ordinateur. Le port USB recharge la batterie du Stride et vous pouvez écouter de la musique pendant qu’il se recharge. Que vous utilisiez des fichiers téléchargés ou de la musique en haute résolution, il suffit de connecter votre ordinateur portable au Stride avec un câble USB ADL Formula 2 ou avec le nouveau cordon stéréo analogique ADL i-D35SP. Pour un iPod, le i-D30P est parfait, car il récupère le flux avant que ce dernier ne transite par l’étage de sortie Apple.

Le Stride tient dans la paume de votre main. En face avant, il est équipé d’un potentiomètre de volume et d’un interrupteur marche/arrêt à l’arrière. Vous disposez d’un entrée ligne analogique 3,5 mm plaquée or (commutable), ou d’une entrée numérique USB plaquée or pour l’audio venant du PC (le jack l’emporte sur l’USB mini-B de la face arrière). Il fonctionne sur alimentation USB ou avec un adaptateur AC/DC qui recharge la batterie. Son autonomie est de 80 heures à pleine charge, avec un temps de charge approximatif de 5 heures. Il embarque un amplificateur casque haute performance apte à alimenter des modèles de 12 à 600 ohms, et une puce de conversion travaillant en 24 bits / 192 kHz.

Analyse sonore
Nous avons essayé le Stride en premier lieu entre un iPod Classic 80 Go, gavé de fichiers au format AIFF (pour les CD rippés), et de fichiers HR Naim Label. En matière de casques, nous avons opté pour l’Audio Technica ATH-M50, en majorité, mais aussi pour l’ADL H118, et le Sennheiser HD598.
L’iPod et ses fichiers de qualité fonctionnent correctement en compagnie du M50. Du moins c’est ce que nous pensions, avant de lui adjoindre le Stride. Nous en sommes restés bouche bée. Pourtant, en matière de hi-fi, nous ne sommes pas des perdreaux de l’année ! Mais dès qu’il se met en mode nomade, l’audiophile tend à devenir négligeant…
L’arrivée du Stride dans le système (car il faut bien parler de système, même s’il ne pèse que 430 grammes) se fait sentir de façon impitoyable. Pour être tout à fait honnête, avant qu’il ne soit là, il n’était guère possible d’évaluer l’étendue du potentiel du casque, qu’il s’agisse du M50 ou d’un autre. Avant le Stride, le système était déséquilibré.
En sa compagnie, la bande passante se déploie nettement aux deux extrémités du spectre. Les basses sont denses et vigoureuses, les aigus d’une luminosité jusqu’alors inconnue. On note également un net recul de la distorsion. On peut écouter beaucoup plus fort avec une bonne sensation de confort, et aucune gène auditive. Attention donc ! Surtout avec les casques fermés… Car on a tendance à forcer sur le volume. Le degré de finesse, d’intelligibilité sur tout type de diction, la quantité de microdétails, tout cela monte d’un cran significatif. Le retour au duo iPod/M50 est cruel : chute des harmoniques, basses tronquées, aigus simplifiés, écoute plus terne et surtout plus dure.
L’ensemble iPod/Stride/M50 délivre une écoute assez troublante, car pour un budget somme toute modeste, les performances sont de haut niveau, parfois de très haut niveau !

Lors d’une seconde aventure nomade, en visite chez des amis (non audiophiles), nous avons subrepticement inséré le Stride entre la source (un ordinateur portable Macbook) et un vénérable ampli Nad 3020 i alimentant de non moins vieilles enceintes Triangle Minimum. Là encore, nous sommes passés d’une sympathique Twingo à une Clio 16 soupapes. Récupérant directement en numérique les fichiers (parfois de simples MP3), le Stride assura une excellente conversion, et une efficace pré-amplification qui soulageait ô combien le Nad. A tel point que son propriétaire regardait d’un air songeur ce minuscule boîtier qui mettait une claque à son ancien mais révêré lecteur CD.

La preuve est donc faite qu’un système doit rester cohérent, qu’il soit dans votre salon ou dans votre poche.

Positionnement hiérarchique
Nous débutons notre sacerdoce en matière d’audiophilie nomade, nous n’avons donc pu comparer le Stride qu’au Cruise, son jumeau, dont le son est quasiment identique ; subtilement supérieur avec les gros modèle de casques, car son châssis en fibres de carbone joue un rôle éminent en matière de lutte antivibratoire. Nous vous tiendrons cependant très vite au courant de nos futures expériences.

Les chiffres 

  • Prix : 280 €
  • Rapport signal/bruit :
  • Entrée ligne : 100 dB (A)
  • Port USB : 96 dB (A)
  • Puce DAC : WM8716 192 kHz/24 bits
  • Puce USB : TE7022L 96 kHz/24 bits
  • Alimentation 1 : adaptateur secteur 5V (DC) , 2000 mA, 10 W
  • Alimentation 2 : batterie rechargeable Li‐ion type 14650 3.7 V (DC), 940 mAh
  • Niveau de sortie casque (max.) à 1 % de distorsion harmonique totale et 1 kHz : 78 mW (12 ohms), 94 mW (16 ohms), 110 mW (32 ohms), 98.6 mW (56 ohms), 23 mW (300 ohms), 16 mW (600 ohms)
  • Entrée ligne : 20 Hz à 20 kHz (± 0.5 dB) sortie casque
  • Port USB : 20 Hz à 20 kHz (± 0.5 dB) sortie casque
  • Séparation entre canaux : 60 dB (1 kHz)Distorsion harmonique totale : 0.02 % (entrée ligne 1 kHz)