Test : ADL X1

ADL, furutech

A l’heure où le nomadisme se fait luxueux à grand renfort de technologie, le concept de couteau suisse est de plus en plus en vogue.

Le X1 vient se glisser naturellement dans cette catégorie d’appareils audio compacts, autonomes, performants et hypercomplets.

Comme il est stipulé dans sa profession de foi, la société tokyoïte Alpha Design Labs (ADL), division de Furutech, crée des composants innovants, élégants pour des systèmes audio nomades utilisant l’ordinateur, le baladeur et bien évidement, le smartphone.

De ce dernier, le X1 reprend la forme et les codes, en tous les cas, celle et ceux du plus célèbre d’entre eux, l’iPhone. Mais, en digne constructeur audiophile, il le pare d’une authentique commande de volume rotative, histoire de bien valider la noble extraction de la marque.

Le X1 n’est pas qu’un simple amplificateur de casque ultra-portable. C’est également un excellent convertisseur numérique/analogique USB 24/192. Jusque-là, me direz-vous, rien de bien nouveau par rapport aux excellents Cruise et Stride.

En revanche, le X1 propose une conversion N/A de toutes les sources, là où ses aînés ne convertissent que le signal émanant d’un ordinateur portable via leur port USB mini B.

Le X1 possède en effet des entrées qui supportent les flux numériques iOS jusqu’à 16/48 par l’intermédiaire d’un câble USB pour iPod, iPhone, iPad certifié APPLE MFI. Il gère également les flux 24/192 des fichiers haute résolution à partir d’un PC via sa sortie USB.

Autre avantage, par rapport aux Cruise et Stride, il possède une entrée ligne analogique 4 segments 3,5 mm et une sortie 4 segments 3,5 mm pour les écouteurs dont l’impédance se situe dans plage des 12 à 600 ohms. Et cette entrée supporte les câbles pourvus de télécommande et de micro des écouteurs. Un très pratique sélecteur GND TRRS permet de passer facilement d’un casque à prise 4 segments à un classique 3 segments.

Enfin, il est équipé d’une sortie optique TOSLINK qui délivre un flux à la norme S/PDIF jusqu’à une résolution de 24/192. Les taux d’échantillonnage supportés via le port USB 2.0 haute vitesse sont de 8/16/32/44.1/48/88.2/96/176.4 et 192 kHz.

À l’intérieur, il n’y a que du très bon. Le circuit imprimé présente 4 couches avec des pistes en cuivre pur plaquées or de forte épaisseur. Citons pêle-mêle, la puce de conversion hautes performances ESS ES9023-24 bits/192 kHz (la même que dans le Pioneer N-50 en version nomade), une sortie casque stéréo à flux direct et faible dépendance RF Maxim IC MAX9724C, des « amplis op » TI-LMV832 à faible consommation électrique cadencés à 3,3 MHz, et un excellent contrôleur réseau haute performance XMOS 24 bits/192 kHz supportant les modes ASIO et asynchrones. Bref, que du beau linge dans un mouchoir de poche !

Analyse sonore
Nous commençons à posséder une expérience significative en termes de haute-fidélité nomade, et le X1 a donc pu être utilisé au sein d’un éventail assez vaste de « compagnons » : ordinateurs Apple iMac et Macbook Pro, iPod Classic et iPhone, amplis ADL Stride, câbles ADL iD-30, casques Audio-Technica ATH M50, Sennheiser HD598 et Momentum, ADL H118. Dans ces différentes configurations, nous avons pu évaluer les performances du X1 dans l’absolu : elles sont de très bon niveau. Le spectre sonore reproduit est large, mais surtout équilibré. On ne note aucune accentuation particulière sur telle ou telle plage de fréquence. À cet égard, c’est certainement l’un des produits les plus neutres d’ADL, qui est pourtant très attaché à la linéarité comme l’illustre toute sa gamme. Le grave est à la fois tonique et « léger », au sens où il ne s’accompagne d’aucune « surépaisseur » parasite, mais conserve cette sensation d’impact et d’ampleur qui enrichissent l’écoute et engendre les « bonnes vibrations ». Le médium est très « construit », suffisamment riche pour apporter à l’écoute une belle expressivité, mais cependant suffisamment « resserré » pour que les voix et les instruments conservent une parfaite cohérence, sans débordement. Quant à l’aigu, il est impeccablement intégré, ne se détache pas, défaut souvent récurent des productions hi-fi nomades. La capacité dynamique est excellente, d’autant plus qu’elle n’est pas ouvertement débridée, mais très mesurée. Difficile de parler de scène sonore pour une écoute au casque, mais sachez que le X1 parvient à faire passer une remarquable sensation d’aération.

Positionnement hiérarchique
ADL est clairement en avance sur le terrain des électroniques nomades, par conséquent, les produits concurrents ne sont pas légion. En revanche nous l’avons longuement comparé au Stride que nous utilisons quotidiennement depuis quelques mois. Sur un ordinateur portable, il rend les mêmes services, avec un son assez proche. Il propose une écoute plus bouillonnante, un tantinet moins neutre, avec notamment un grave plus musclé et un aigu subtilement souligné. Par contre, l’apport du X1 est décisif pour les utilisateurs de smartphones, voire d’iPod Touch ou de baladeurs type Cowon. Le signal converti acquiert une nouvelle jeunesse en termes de présence, de luminosité, et de confort !

Les chiffres

  • Prix : 390 €
  • Niveaux maximums de sortie casque (1 % DHT 1 kHz) : 40 mW (12 ohms), 65 mW (16 ohms), 100 mW (32 ohms), 107 mW (56 ohms), 36 mW (300 ohms), 19 mW (600 ohms)
  • Dimensions : 68 x 16,5 x 118 mm
  • Poids : 147 g