Le transport CEC TL3N est un produit high end vendu à un prix très étudié. C’est plus que jamais une valeur refuge.
Après avoir attaqué le très haut de gamme avec son TL1N, le constructeur japonais CEC décline son remarquable savoir-faire dans une machine particulièrement attractive et proposée à un prix qui va lui procurer pour très longtemps le statut d’incontournable « best-seller » !
Pour les audiophiles avertis connaissant bien la marque CEC, le nouveau TL3N est une sorte de TL1N installé dans un châssis de TL51. Bref, « sur le papier », le TL3N est un transport de gamme moyenne. Sauf que CEC s’est un peu lâché. Le TL3N embarque tout simplement la mécanique de son glorieux aîné. Vous parlez d’une aubaine. Pour préserver un tarif raisonnable, le japonais a fait des économies sur l’électronique environnante et les alimentations. Toutefois le châssis a bénéficié d’un « lifting » très réussi, et se pare d’une ligne bien plus moderne que celle du TL51.
Si on ajoute à cela, que le distributeur français ne propose à son catalogue, comme il l’avait déjà fait pour le TL1N, que la version « turbotisée » par Van Medevoort, on a tout du tiercé gagnant : mécanique de course + châssis compact + circuits 100% vM !
Ce qui sépare CEC de tous les autres constructeurs de mécaniques CD, c’est le principe de l’entraînement par courroie. C’est un concept global qui tranche diamétralement avec les autres. Et cela débute par un large palet presseur recouvrant presque intégralement le disque : douze centimètres de diamètre et 370 grammes ! Avec une telle masse, la rotation doit être parfaitement maîtrisée. Grâce à ce principe CEC stabilise la rotation du disque de façon optimale, et élimine les vibrations grâce à l’important volant d’inertie du palet. Pour parfaire ce dispositif, le moteur qui entraîne le disque est désolidarisé de la platine et l’entraînement se fait via une courroie de transmission. Les ingénieurs de CEC ont construit beaucoup de platines tourne-disque et savent que les vibrations provenant du moteur sont absorbées par la courroie. Premier avantage ! Mais en éloignant le moteur du bloc optique, on réduit considérablement la pollution électromagnétique ; second avantage !
CEC a visiblement beaucoup cogité sur son châssis, qui est assez lourd pour une machine de ce gabarit. Les quatre larges pieds en aluminium et résine supportent tout cela avec efficacité. En face arrière, l’utilisateur a le choix entre trois sorties numériques classiques : deux S/PDIF (une coaxiale sur fiche RCA et une optique de type Toslink), et une AES/EBU sur connecteur XLR.
Puis vient la liaison propriétaire SuperLink spécifiquement développée par CEC qui permet de véhiculer les signaux numériques musicaux et de synchronisation séparément et simultanément via quatre cordons séparés. On la retrouve sur les convertisseurs Van Medevoort et notamment le DA466. Alors que les liaisons numériques standards véhiculent les signaux musicaux et d’horloge dans le même câble, ce qui provoque une augmentation sensible du jitter due aux interférences entre les signaux eux-mêmes, le système SuperLink le fait séparément. En premier lieu, cela permet de supprimer les procédures d’encodage et de décodage nécessaires à la transmission numérique groupée. Mais surtout, la détérioration du signal inhérente au transfert est minimisée, grâce à l’utilisation des signaux générés par l’horloge maîtresse du convertisseur, de façon à obtenir une synchronisation parfaite.
Achevons par les petites astuces « made in van Medevoort ». Elles ont trait à l’horloge, maillon essentiel de tout lecteur. L’oscillateur standard est remplacé par une horloge propriétaire Van Medevoort qui apporte un gain de précision très important. La seconde modification concerne l’alimentation, ce qui se traduit par une diminution de la distorsion et du bruit de fond. Enfin, pour éviter les interactions entre la section de conversion, le filtrage, les étages de gain et d’atténuation, chaque alimentation est découplée par des condensateurs de très haute qualité testés et sélectionnés.
Analyse sonore
Fluidité : voilà quel est le maître mot lorsque l’on cherche à décrire le type de musicalité de ce nouveau transport. En tout état de cause, les mélomanes opteront pour cet appareil pour sa propension à proposer une remarquable fluidité sur le plan mélodique et rythmique. Le TL3N est en effet une machine qui « s’oublie » et qui assure une passerelle directe avec la musique enregistrée. Elle s’apprécie par sa globalité enthousiasmante, par son côté large bande qui offre une bande passante particulièrement homogène et très étendue à chaque extrémité. Difficile de disséquer les différents compartiments du jeu de cet appareil tant, chacun de ses paramètres s’inscrit dans une volonté de fusionner, de synthétiser, de rendre l’ensemble des informations absolument cohérent et organisé. Contrairement à certains lecteurs qui vont du tout à la partie, le TL3N conduit l’auditeur de la partie au tout. Il met tout son pouvoir pour faire converger l’auditeur au cœur de la performance originelle, au plus près de l’intention du musicien. Cela se sent particulièrement en termes de reproduction spatiale, où le TL3N affiche un respect magistral des volumes et des proportions sans jamais forcer le trait.
Positionnement hiérarchique
Moins de 3 500 euros pour un transport CD à entraînement par courroie léché dans les moindres détails : CEC place la barre très haut. Aussi la concurrence n’est-elle pas à ce prix ; il vaut mieux aller la chercher à un tarif supérieur à celui du TL3N. Les produits de prix équivalents (et il y en a très peu sur le marché) ne sont pas aussi performants que le CEC. Un véritable produit high end à un prix très étudié.
Les chiffres
Prix : 2 990 euros en version normale – 3550 € en version modifiée par Van Medevoort
Dimensions : 435 x 98 x 296 mm
Poids : 10 kg
Sorties numériques :
– AES/EBU (XLR)
– S/PDIF (RCA et TOS Link)
– Q-Link