Sur le terrain, le DAC 3.5vb mk II est une source musculeuse qui réjouira les amateurs de musique vivante par son caractère dynamique et une précision encore supérieure à celle de ses prédécesseurs.
Par rapport au DAC 3 testé ici même voici quelques années, le petit nouveau semble effectivement aller plus loin dans tous les domaines, avec notamment un silence de fonctionnement impressionnant qui permet une meilleure définition des petits signaux, tout en gardant à cœur cette énergie bienfaisante qui donne envie d’écouter de la musique sans se poser de question. Un peu comme un gros V8 débordant de couple à bas régime, mais avec une nouvelle capacité à monter dans les tours, le DAC 3.5vb mk II voit les choses en grand !
Inversement proportionnelle à sa taille, la scène sonore qu’il met en place devant l’auditeur est impressionnante de profondeur, mais elle a gagné en focalisation, un peu comme si on avait amélioré la résolution de l’objectif sans perdre en cohérence. Il faut dire que le DAC 3.5 en ajoute une petite louche dans le bas médium à l’occasion pour renforcer encore cette sensation voluptueuse de présence sur les voix et à peu près tout ce qui fait de la musique ! Une sensation d’autant plus troublante qu’elle s’appuie sur ce surcroît de définition pour aller plus loin en matière de transparence sur toute la bande passante. En ce sens, il faudra bien choisir ses câbles, et particulièrement celui qui le relie à la source du signal numérique, pour tirer le meilleur parti du 3.5vb mk II, au risque de tomber dans une écoute manquant d’équilibre et d’ouverture : un comble lorsque l’on sait de quoi il est capable lorsqu’il est bien marié !
Sur l’album de Teta Fototse Racine Roots, enregistré dans une case à Madagascar, le Bel Canto donne une épaisseur tactile à la voix et au toucher du musicien sur les cordes de sa guitare. Sur le morceau « Drala », on entend parfaitement le ressac de la mer, bien aidé par un coup de pouce au mixage, il est vrai. Il n’en reste pas moins que le DAC 3.5 met immédiatement en contact avec l’atmosphère du lieu et rend le message très analogique dans le bon sens du terme. Certes, la neutralité et la transparence du 3.5vb mk II n’égalent pas celle de mon enregistreur Nagra VI qui me sert de référence objective, puisqu’un modèle similaire a servi à capturer l’artiste mandingue et sa guitare. Mais j’ai la sensation que le constructeur américain ne cherche pas à jouer sur ce terrain-là, lui préférant une esthétique sonore plus polyvalente, sans sacrifier pour autant les qualités objectives que l’on souhaite retrouver dans une source haute-fidélité. Le contrôle dont le DAC3.5 mk II est capable dans le bas du spectre mérite d’être souligné, avec une extension et une lisibilité qui contribuent grandement à cette sensation de confort qui fait partie intégrante du caractère de l’appareil.
Sa partie préamplificatrice n’est pas non plus là pour faire de la figuration, comme le prouve le couple qu’il forme avec notre Karan KAS 450 : un petit pêchu et un gros rapide, ça fait des étincelles sur le remaster 24 bits – 96 kHz du best of des Rolling Stones ! Soyons clairs : si vous utilisez une source analogique de haut de gamme (je pense notamment à une platine TD associée à une entrée phono de course), il est toujours préférable de faire appel à un préampli séparé du même niveau. En revanche, si votre système ne comporte que des sources numériques, il apparaît évident que le DAC3.5 donnera de meilleurs résultats branché en direct avec des câbles de qualité sur un amplificateur que par l’intermédiaire d’un préampli seulement moyen.
En ce qui concerne la lecture d’un fichier, il faudra donc s’en remettre désormais à une interface USB/S/PDIF Bel Canto uLink ou mieux encore avec sa grande sœur REFLink pour écouter ce que le DAC 3.5 est capable de faire. Testé avec la première, le Bel Canto permet d’accéder à une bibliothèque de fichiers dans d’excellentes conditions, en dévoilant une présentation spatiale et des qualités de timbres vraiment remarquables. On n’est pas tout à fait au niveau des meilleurs lecteurs réseau du marché, mais on s’en rapproche encore un peu plus… Il faudra réessayer avec le REFLink. C’est prévu !
Et, lorsqu’on lâche les chevaux sur une grande formation, on prend conscience que le DAC3.5vb mk II a vraiment franchi un cap par rapport à son prédécesseur. Sa capacité à faire le tri entre les informations et à les restituer de manière fluide et homogène est impressionnante, tout comme la profondeur et la largeur crédibles de la scène sonore. Certes, le Bel Canto en rajoute souvent un poil, mais l’énergie et la dynamique qu’il sait mettre au service de la musique la rendent vivante et réjouissante en toutes circonstances, sans fatigue auditive. D’autant qu’il sait aussi très bien communiquer l’émotion d’une petite formation de jazz, telle que celle formée par Paolo Fresu, Omar Sosa et Jacques Morelenbaum sur le disque Alma. La spatialisation abondamment mouillée du disque prend une dimension très humaine avec le DAC 3.5 mk II. Sur le morceau « Crepuscolo », l’alliance du violoncelle, du piano et de la trompette plonge l’auditeur dans un univers sensible et onirique que le Bel Canto reproduit avec une fluidité et une douceur remarquables, tout en focalisant précisément les instruments dans l’espace. Un appareil engagé à vous faire plaisir, en quelque sorte, qui peut aussi compter sur un sens du tempo parfaitement cohérent, typique des convertisseurs N/A insensibles au jitter : on sent que la musique avance, on retrouve l’articulation naturelle de chaque morceau et l’on plonge la tête la première dans le groove du Rainbow Children de Prince avec une délectation non dissimulée !
En conclusion
Sans parler de révolution, le DAC 3.5vb mk II associé à une alimentation VBS1 va clairement plus loin que ses prédécesseurs, aussi bien en termes d’image stéréo que de microdynamique, sans rien perdre du caractère vivant et analogique qui caractérise les convertisseurs Bel Canto. Certes, la neutralité absolue n’est toujours pas sa priorité, mais, pour le reste, le DAC 3.5 est un vecteur d’émotion musical plus que convaincant qui en remontera à bien des appareils plus chers. Pour accéder à son ordinateur en USB, il faudra désormais s’équiper d’un petit boîtier optionnel, mais la qualité de la restitution qui résulte de ce mariage fait toujours partie de ce que nous avons entendu de mieux dans ce domaine. Enfin, avec ses cinq entrées numériques et son entrée analogique, le Bel Canto peut jouer avec talent le rôle de préamplificateur et faciliter la constitution d’un système compact performant.
Les notes d’Audio Fédération :
Précision : 9/10
Dynamique : 9/10
Timbres : 8/10
Image stéréo : 9/10
Bande passante : 9/10
Musicalité : 17/20
Lecture de fichiers (avec l’interface optionnelle Bel Canto uLink USB- S/PDIF) : 17/20
Total : 78
(Référence : 90)
En savoir plus sur nos références…
Fiche technique :
Convertisseur N/A e.One DAC3.5vb mk II
- Dimensions (L x H x P) : 216 x 88 x 318 mm (hors connecteur)
- Poids : 6,5 kg
Entrées numériques :
- 2 coaxiales (BNC et RCA), 2 optique (TosLink et ST), 1 AES/EBU
- Sorties lignes variables : 1 symétrique XLR (5,5 V RMS max), 1 asymétrique RCA (2,5 V RMS max)
- Impédance de sortie : 200 Ω XLR, 100 Ω RCA
- Réponse en fréquence : 20 Hz – 20 kHz, ± 0,25 dB
- Distorsion harmonique totale : < 0,0015 %, 5.5V RMS symétrique, 1 kHz
- Plage dynamique : 126 dB, pondéré A, 20 Hz-20 kHz
- Résolution : 24 bits – 192 kHz avec reformatage sur toutes les entrées
Entrée analogique (conversion A/N en 24 – 192) :
- Niveau d’entrée maximum : 2,5 V RMS
- Impédance d’entrée : 12 kΩ
- THD+N : 0,003 %, 2,5 V RMS, 1 kHz
- Potentiel dynamique : 110 dB, pondéré A, 20 Hz-20 kHz
Généralités :
- Consommation : 8 W
- Dimensions (L x H x P) : 216 x 88 x 318 mm (hors connecteur)
- Poids : 6,5 kg
Alimentation séparée e.One VBS1
- Dimensions (L x H x P) : 216 x 88 x 318 mm (hors connecteur)
- Poids : 6 kg
- 3 sorties 12 V régulées
- Capacité de stockage : > 100 joules