Les enceintes vous ennuient ? Prenez des Duevel. Ces colonnes omnidirectionnelles allemandes séduisent d’abord par leur esthétique décalée. Et elles sont conçues pour diffuser à 360 °. Bref accéder à la 3D sonore pour un prix extrêmement raisonnable, c’est désormais possible avec ces petites Planets…
L’acousticien allemand Markus Duevel développe des enceintes omnidirectionnelles bien particulières. Chacune des quatre colonnes de sa gamme partagent des similitudes. Ce sont des deux voies qui empruntent des organes aux productions à haut rendement tels que pavillons et chambres de compression.
Seules les petites Planets utilisent une approche plus classique car moins coûteuse. Compactes, elles sont composées d’un parallélépipède deux fois plus large que profond recouvert d’une laque satinée anthracite. Sur la face supérieure, deux haut-parleurs regardent vers le ciel. Ces « deux voies » embarquent un boomer de 15 cm dont le cône est en fibres de carbone tressées. La suspension en caoutchouc naturel permet de tolérer les fortes élongations prodiguées par le puissant moteur de 10 cm. Le tweeter à dôme textile souple de 25 mm est motorisé par une ferrite de 70 mm. Protégé par une grille acoustiquement transparente, il présente une amorce de pavillon assez prononcée.
Deux sphères métalliques placées à une distance bien précise de chaque haut-parleur font office de diffuseurs acoustiques. Ce qui assure un rayonnement à 360°. La taille des deux boules est corrélée à celle du haut-parleur correspondant.
Le coffret en MDF de forte épaisseur est pourvu d’une paroi interne transversale de même nature spécifiquement ajourée. Elle fait office de filtre mécano acoustique, un peu comme dans les enceintes Mulidine, mais « en plus simple »… Pas d’amortissement interne pour ces Planets ! L’évent tubulaire de la charge bass-reflex est placé sous l’enceinte. À côté du bornier monocâblage en cuivre, simple mais efficace… Le filtre garanti un fonctionnement ultralinéaire et un parfait respect de la phase.
Pour concilier les impératifs de branchement, l’accord de l’évent de décompression et le bon amortissement mécanique, les Planets reposent sur quatre pieds cylindriques en matériau composite.
Analyse sonore
Ces enceintes, somme toute très compactes, doivent être placées bien différemment des colonnes classiques rayonnant sur le devant. Il faut les placer plus en avant et plus au milieu que la moyenne. Mais comme elles font quasiment office d’éléments de décoration, cela ne pose aucun problème. Premier point significatif, elles déploient un environnement sonore très agréable, car beaucoup plus spacieux que de coutume et surtout exempt de tout phénomène de projection. L’image acquiert une véritable hauteur, ce qui est assez rare, et d’autant plus avec des enceintes aussi basses. Le son est « vaporisé » dans la pièce, et la notion de « sweet spot » tombe donc (heureusement) en désuétude. Pour autant, assis dans votre sofa, vous assistez à la création d’un espace tridimensionnel très cohérent. L’image est naturelle, et le placement des musiciens sur la scène tout à fait crédible.
Second point, la bande passante est assez surprenante pour un produit aussi peu volumineux. Les basses sont persuasives, avec une bonne assise, de la tenue et un côté cossu, mais dégraissé : aucun traînage. L’équilibre tonal est honnête, droit. Les Planets ne peuvent prétendre délivrer la richesse harmonique d’une enceinte plus coûteuse, mais elles sont toujours très cohérentes, ce qui fait qu’au final, on reste attentif et captivé par l’écoute. Oui, les Planets sont parfaitement équilibrées. En outre, elles sont très réactives, rapides et dynamiques. Enfin, elles s’avèrent précises, et capables de mettre en évidence un grand nombre de micro-informations.
Positionnement hiérarchique
Si pour certains réfractaires au progrès, leur mode de diffusion original place les Planets dans un créneau bien particulier, nous tenons à confirmer qu’elles doivent être considérées au même titre que la plupart des enceintes de même prix… et au-delà.
Si on considère leur performance globale, les Planets ne sont pas chères. Elles offrent un « gros son », peuvent être écoutées (très) fort, et n’ont pas peur des grandes pièces. Voilà pour le premier point.
Leur concurrence est à chercher du côté des Totem Arro et Sttaf, qui, bien que plus académiques, déploient une prestation « scénique » de belle facture.
Globalement les Planets sont bien plus convaincantes et musicalement satisfaisantes que 99% des références désespérément conventionnelles qui encombrent les catalogues des constructeurs classiques. À ce prix-là, il faut piocher chez Totem, B&W ou Audium pour leur trouver du répondant !
Les chiffres
Prix :
990 € en noir, anthracite, argent, rouge, bleu et vert
1 100 € en laque blanche
1 200 € en érable
1400 € en laque noire
1 700 € en chrome
Dimensions : 260 x 840 x 156 mm
Poids : 11 kg
Réponse en fréquence : 45 Hz à 20 kHz
Rendement : 85 dB
Impédance : 4 ohms
Puissance admissible : 50 watts