Accompagné d’un excellent préampli comme le Heed Canalot, le PS500 nous gratifie d’une remarquable performance.
Spécialiste des cellules phonolectrices dès les années soixante-dix, Grado s’est tout naturellement consacré aux casques quelque vingt années plus tard. Aujourd’hui, c’est un acteur reconnu de ce segment, tant pour la qualité de ses produits, que pour ses recettes anticonformistes. Bien qu’onéreux, le PS 500 a été pensé comme la version « économique » du très haut de gamme Grado, le PS 1000. Casque professionnel sans concession, il jouit d’une solide réputation auprès des audiophiles.
Modèle ouvert, comme tous ses frères, le PS 500 est exclusivement destiné à une utilisation sédentaire, comme en témoigne son jack 6,35 d’origine. Grado n’est pas un géant industriel, et ses recettes s’en éloignent magistralement. Ici, aucun plastique n’est présent, hormis les étriers de chaque écouteur et les mâchoires qui les relient à l’arceau. Ce dernier est en métal gainé de cuir. Les oreillettes sont en mousse synthétique alvéolaire.
Chaque écouteur comporte une membrane en mylar de 40 mm motorisée par un aimant néodyme. Cet équipage est implanté dans un compartiment cylindrique combinant l’acajou et l’aluminium, ce qui constitue un écrin d’une remarquable intégrité mécanique (parfait amortissement et lutte antivibratoire). Les cellules sont appairées en sensibilité à +/- 0.05 dB. Les bobines mobiles et le câblage sont très étudiés, et réalisés à l’aide d’une série de conducteurs en cuivre pur dit UHPLC (Ultra High Purity Long Crystal).
Revers d’une admirable médaille, la recherche ergonomique est basique, et le PS 500 n’apprécie pas les auditeurs qui s’agitent frénétiquement. Grands nerveux s’abstenir…
Analyse sonore
Le PS500 s’impose de plus en plus dans l’univers des preneurs de son et des professionnels de la console. Ce succès n’est pas le fruit du hasard, mais de la reconnaissance d’une prestation d’excellence. Le PS500 fait montre d’une richesse harmonique telle qu’elle assure la couverture exhaustive du spectre sonore dans les meilleures conditions de neutralité. Ce casque permet d’analyser une bande passante large avec un rare degré de naturel. Avec lui, on s’éloigne sensiblement de l’écoute « pro » traditionnelle, sans jamais brader la linéarité et la rigueur indispensables à l’ingénieur du son. Cette ouverture remarquable s’accompagne d’une exceptionnelle aptitude à coller à la modulation, aussi complexe soit elle. Le PS500 fait état d’une réactivité qui frise la perfection, d’un allant et d’une dynamique étonnantes.
Précisons que l’aspect purement pratique est bon, même s’il n’est pas aussi merveilleux que la prestation sonore. Grado n’est pas une multinationale et ne peut se livrer à aucune étude morphologique pour créer arceau et oreillettes. Le toucher de ces dernières est également un peu rêche. Cela dit, à long terme, le PS500 est confortable grâce à sa compacité et à sa légèreté.
Un dernier point, nous l’avons testé avec le préampli casque Heed Canalot et son alimentation séparée. Le PS500 fait parti de ses modèles qui ne peuvent s’envisager sans de tels accessoires. La différence entre « avec » et « sans » est tout simplement énorme. En conclusion, prévoyez le budget pour.
Positionnement hiérarchique
En matière de casques, comme de bien d’autres choses, le prix n’est malheureusement plus corrélé à la performance ; nous l’avons souvent vérifié. En revanche, ce PS500 est, lui, parfaitement dans les clous. Il vaut amplement son prix pourtant élevé. Nous nous laisserions presque aller à dire qu’il jouit d’un bon rapport musicalité/prix, tant sa musicalité est riche, excitante et toujours très naturelle. Nous le préférons nettement au Stax SRS-2170 (casque SR-207 et amplificateur SRM-252 S) ou à l’Ultrasone Edition 8, modèles pourtant plus onéreux. Bref, ne vous fiez pas à son look un peu vieillot : c’est une petite bombe.
Les chiffres
Prix : 785 €
Poids : 230 g
Réponse en Fréquence : 14 à 29 000 Hz
Sensibilité : 98 dB
Impédance : 32 ohms