La musique avant tout !
Par Antoine Gresland
Durée du test : 1 mois
Prix de l’appareil : 2 490 € (hors accessoires, disque dur réseau, routeur,
et télécommande intelligente)
Avec l’élargissement de l’offre de téléchargement de fichiers audio de haute qualité depuis Internet, le monde audiophile pourrait bien effacer ses dernières réticences à l’encontre de la musique dématérialisée, et, à travers elle, favoriser l’émergence d’un nouveau type de source : le lecteur réseau audiophile.
L’utilisation d’un serveur ou d’un lecteur réseau, terme qui convient sans doute mieux au Majik DS (pour Digital Streamer) compte tenu de sa fonction, n’a probablement pas le charme tactile qui accompagne le choix et l’usage d’un support physique tel que le vinyle ou même le CD. Pourtant, ses avantages pratiques et techniques ne manquent pas pour convaincre le mélomane et l’audiophile à la recherche d’une source numérique de haute qualité. Non content de s’affranchir des problèmes inhérents à l’extraction des informations du disque (vibrations, erreurs de lecture, jitter) qui nécessitent la mise en œuvre de moyens considérables que l’on ne trouve que sur les platines CD de haut de gamme, il permet également d’exploiter des fichiers audio de qualité « master » dont la résolution est équivalente à celle du standard de qualité des studios d’enregistrement. De nombreux éditeurs de disques – à commencer par Linn Records, la société sœur de Linn Products – proposent aujourd’hui ce type de fichiers 24 bits/96 ou 192 kHz, que l’on peut acquérir sur leur site internet, et l‘on peut raisonnablement penser que cette pratique est amenée à s’élargir à un plus vaste catalogue de titres.
En mai 2009, j’avais eu le plaisir de partager quelques jours de ma vie avec le premier serveur musical sans compromis du marché : le Linn Klimax DS. Cette magnifique machine toute d’aluminium vêtue m’avait stupéfié par sa capacité à délivrer une qualité sonore exceptionnelle à partir des fichiers audio stockés sur un disque dur externe.
Évidemment, avec un prix de vente fixé à 15 000 €, le Klimax DS (qui s’apprête encore à évoluer dans les mois qui viennent NDLR – mai 2011) reste hors de portée de la plupart des amateurs, mais le constructeur écossais ne comptait pas s’en tenir là : après avoir développé des circuits sans concession pour valider sa démarche, il propose aujourd’hui deux lecteurs de fichiers musicaux beaucoup plus accessibles : l’Akurate DS (5 500 €), et le Majik DS qui fait l’objet de ce test. Proposé à 2 490 €, il rentre ainsi en concurrence directe avec bon nombre de lecteurs CD de moyenne gamme, tout en offrant une flexibilité et une évolutivité nettement supérieure. Reste à savoir si ses performances sont au niveau !
Petit tour du propriétaire
Physiquement parlant, le Majik DS ressemble à s’y méprendre au préampli de la gamme Majik, dont il reprend l’affichage alphanumérique, agrémenté pour l’occasion des commandes basiques de lecture et de mise en veille.
Contrairement à une passerelle multimédia, le Majik DS est conçu comme une source numérique à part entière. Il n’est donc doté d’aucune entrée numérique qui permettrait de relier d’autres sources à son convertisseur, mais uniquement d’un connecteur Ethernet destiné à rejoindre le réseau local et un ordinateur ou le disque dur NAS sur lequel on aura stocké les fichiers audio en provenance d’une CDthèque, ou ceux achetés directement sur Internet. Connaissant la qualité des convertisseurs mis au point par le bureau d’études de Linn ces deux dernières décennies, on pourra regretter cette limitation qui restreint sa polyvalence. Mais d’après le constructeur, c’est le prix à payer pour tirer le meilleur parti de ses circuits sophistiqués. Un argument qui je l’avoue, ne m’a pas totalement convaincu !
À l’inverse, on saluera la présence de deux sorties variables stéréo sur fiches RCA plaquées or qui permettront, le cas échéant, de se passer de préamplificateur – pour attaquer directement un ampli de puissance stéréo et constituer ainsi un système complet dans un encombrement réduit. À l’arrière de l’appareil, on trouve également deux sorties numériques optique TosLink et coaxiale S/PDIF, ainsi que deux connecteurs RS 232, qui faciliteront l’intégration de la machine dans un système domotique-multipièce.

Si le Majik DS propose deux sorties analogiques variables, on regrettera l’absence d’une entrée numérique pour profiter de ses convertisseurs avec un lecteur de CD ou de DVD, ou même tout simplement pour améliorer les performances sonores d’un tuner TNT.
N’embarquant ni lecteur optique ni disque dur intégré, le Majik DS a besoin d’un certain nombre d’accessoires complémentaires pour fonctionner. À commencer par un ordinateur, Mac ou PC, qui permettra via un programme spécifique tel que EAC (Exact Audio Copy) d’effectuer une copie bit à bit de votre CDthèque sur un disque dur. Celui de l’ordinateur peut faire l’affaire, mais le constructeur recommande clairement un disque dur réseau NAS, qui permettra au serveur, une fois les fichiers stockés, d’être totalement indépendant de votre PC. Il est également possible de s’en remettre à un disque dur doté d’un système de ripage, c’est-à-dire d’un lecteur de CD ROM et d’un programme de copie intégré, ou encore à un lecteur de CD ROM externe connecté à un mini PC. Ce dernier pouvant également servir de télécommande.
Dans tous les cas de figure, on constituera donc un réseau local, à travers un routeur (distributeur de connexion Ethernet) qui peut-être celui d’une box ADSL / câble, ou encore par un modèle externe le cas échéant, pour relier entre eux le disque dur réseau, l’ordinateur et le Majik DS, tout en assurant la connexion Internet. Cette dernière permettra à l’ordinateur de récupérer automatiquement les informations des CD (titres des morceaux, auteurs, interprètes…) copiés sur le disque dur afin de les archiver efficacement, mais aussi le flux des radios qui fleurissent sur le Net, sans oublier les fichiers haute définition achetés sur un site de musique en ligne.
Une fois connecté à Internet, la copie d’un CD sur le disque dur est un jeu d’enfant. Il suffit d’introduire le disque dans le CD ROM et le programme d’extraction de donnés s’occupe de tout… lorsqu’il est paramétré convenablement !
Ici l’interface de Max, l’équivalent d’Exact Audio Copy pour Mac. Le mode d’extraction le plus sophistiqué est baptisé « Paranoia totale » ! Ce qui implique que le programme peut passer jusqu’à vingt fois sur un morceau pour s’assurer de l’intégrité des informations récupérées. Une opération interdite, même au meilleur lecteur de CD de la planète.
D’origine, le Majik DS est capable de jouer les fichiers encodés en WAV, en FLAC (compression sans perte), en MP3 et en AIFF, et ce jusqu’à une résolution de 24 bits, et une fréquence d’échantillonnage de 192 kHz. Mais le constructeur a conçu sa machine autour d’une architecture susceptible d’être mise à jour en fonction de l’évolution des standards. Pour se faire, il suffira d’aller chercher la nouvelle version du logiciel propriétaire de gestion des flux sur Internet ou chez votre revendeur, puis de l’introduire dans la machine par l’intermédiaire d’un PC.
Un peu de technique
Techniquement parlant, le Majik DS utilise une configuration proche de celle de ses grands frères Akurate DS et Klimax DS. Le constructeur n’est pas très prolixe en ce qui concerne la manière dont fonctionnent ses lecteurs réseau audiophiles. On peut le comprendre, compte tenu des investissements considérables demandés par le développement de ce type de machines.
À la base de l’architecture du Majik DS, on trouve d’abord un étage tampon associé à une horloge de haute précision, destiné à éliminer toute forme de jitter indésirable induite par la liaison numérique avec le disque dur. Le flux numérique est ensuite suréchantillonné par une puce Xilinx programmée spécialement pour l’occasion. La conversion numérique analogique proprement dite est confiée à une puce Wolfson WM8741 connue pour ses qualités de précision et de musicalité, puis le signal analogique attaque les sorties analogiques via des amplis opérationnels. Comme toujours chez Linn, l’ensemble du circuit fait appel à des composants de surface, afin de réduire le trajet du signal au plus court.
L’alimentation Dynamik
Voilà plus de dix ans déjà que Linn utilise des alimentations à découpage sur ses produits. Bien mieux immunisée des fluctuations du secteur, ce type d’alimentation, lorsqu’elle est totalement maitrisée, peut délivrer une quantité d’énergie propre considérable, pratiquement sans délais, tout en limitant l’influence électromagnétique de l’alimentation sur les composants adjacents.
Depuis novembre 2009, Linn équipe ses lecteurs DS de sa troisième génération d’alimentations à découpage baptisé Dynamik. Compte tenu des améliorations significatives qu’elle apporte à l’écoute (lire à ce sujet l’article sur le grand frère Akurate DS), il est réconfortant de savoir que cette mise à jour est disponible moyennant finance (595 euros), pour tous les lecteurs DS de première génération chez les revendeurs de la marque.
Mise en œuvre
Si l’installation physique du Majik DS ne demande que quelques minutes, elle nécessite un minimum de connaissances informatiques pour configurer le réseau auquel il est rattaché. Comme toute machine destinée à faire de la musique, le DS demeure sensible aux éléments qui lui sont associés : que ce soit le routeur ou le disque dur réseau qui sert de stockage, les câbles de liaison Ethernet ou le programme chargé de récupérer les informations de nos disques : tout s’entend ! Dans ces conditions, il est important de pouvoir disposer de l’expérience et des connaissances d’un revendeur compétent pour en tirer le meilleur parti.
Reste à l’utiliser au jour le jour… Dans ce domaine, les DS marquaient jusqu’ici leur seul vrai handicap par rapport à la concurrence, mais surtout en regard du plaisir simple de se servir d’un support physique, CD ou vinyle, aussi démodé soit-il !

Depuis octobre 2009, Linn fournit en standard une interface utilisateur conviviale et belle à regarder pour piloter son DS depuis un ordinateur PC et Mac. On peut même changer la couleur du fond. L’appareil est également livré avec une télécommande basique mais les options ne manquent pas pour la remplacer avantageusement : un iPod touch ou un iPhone feront, par exemple, parfaitement l’affaire !
Fort heureusement, depuis le lancement du Klimax DS, puis du Majik DS et de l’Akurate DS, les choses ont beaucoup évolué, au point de devenir enfin convaincantes et conviviales pour l’utilisateur ! Il faut dire que la première version de l’interface livrée avec les DS, baptisée Linn GUI, n’était tout simplement pas à la hauteur des performances des appareils. Mais le constructeur a su réagir, et son nouveau programme Kinsky doté d’une interface graphique complète, permet de consulter sa discothèque en profitant de l’affichage des pochettes, de faire une recherche avancée en quelques secondes et de se constituer des listes de lecture, mémorisables d’un clic, depuis son ordinateur.

Le logiciel SongBook, conçu spécialement pour les lecteurs réseaux, ressemble beaucoup à iTune, dont il reprend notamment le coverflaw : les pochettes présentées en éventail consultables d’un coup de mollette de souris.
On pourra aussi opter pour une des nombreuses applications tiers disponibles sur le Net grâce à la compatibilité du Majik DS avec le protocole de communication réseau UPnP. Songbook, par exemple, affiche les pochettes sous la forme d’un coverflaw, comme dans iTune, et propose les mêmes fonctionnalités. Une application vendue 30 euros sur le net qui possède son pendant sur l’iPhone, l’IPad et l’iPod touch, auquel on pourra préférer PlugPlayer ou Chorus DS, qui transforme ces derniers en une télécommande tactile particulièrement conviviale et insensible aux murs, puisqu’ils communiquent avec le réseau en Wifi. Il est aussi possible de faire appel à une télécommande universelle, à un Pocket PC ou à tous téléphones portables type « smartphone » supportant ce langage, par ailleurs très répandu.
Écoute comparative
Linn présente son lecteur réseau Majik DS comme une source numérique à part entière. Un appareil susceptible de séduire les mélomanes et les audiophiles qui cherchent une alternative plausible à leur lecteur de CD sur le plan des performances objectives et subjectives. Une mission délicate qui devra d’abord dépasser les habitudes et les a priori de chacun devant une interface utilisateur qui ne ressemble en rien à celle à laquelle nous sommes habitués. Sans même parler de l’attachement au support, à l’objet, à la jaquette et au plaisir de choisir dans ses rayonnages le disque que l’on souhaite écouter.
Pour prendre conscience des qualités musicales de cet appareil, je vais donc le comparer au lecteur de CD Linn Majik, qui affiche un prix comparable (2 990 €) et bénéficie d’une cote de popularité largement méritée auprès des audiophiles.
Tout d’abord, une chose à savoir : comme toute source numérique sophistiquée, le Majik DS a besoin d’un temps de rodage important (une centaine d’heures au minimum) pour délivrer son plein potentiel. L’écart de performance musicale entre le produit que l’on m’a livré neuf et celui qui est reparti de chez moi un mois plus tard était considérable. Il ne faut donc pas hésiter à le laisser tourner une petite semaine avant de juger de quoi il est réellement capable. Voilà, c’est dit !
Ma première comparaison se fait sur la magnifique improvisation de Raphaël Imbert au saxophone soprano sur le » Concerto pour clavier BWV 1056 de Bach » (Bach Coltrane – Raphaël Imbert Project, plage 7), accompagné par les pizzicati du violon et du violoncelle sous la voûte de l’église de Bouc-Bel-Air.
La première chose qui saute aux oreilles lorsque l’on compare les deux machines, c’est l’extrême fluidité et le suivi mélodique dont fait preuve le Majik DS. Dans l’absolu, le lecteur CD ne démérite pas dans ces domaines, mais il est clairement un gros cran au-dessous de son frère, et ce dans tous les compartiments du jeu !
Au premier abord, c’en est même troublant, tant la différence est frappante. Pourtant, le lecteur CD ne manque pas de neutralité et même de précision, notamment aux deux extrémités du spectre. Mais le Majik DS explose littéralement le cadre, et pas seulement au sens figuré ! L’image stéréo échappe totalement aux enceintes, en offrant une superbe profondeur et la sensation poignante d’être dans l’église, grâce à une restitution totalement homogène des réverbérations.
Le lecteur CD affiche une belle extension et beaucoup de douceur sur les arabesques du saxophone ? Le Majik DS répond par une sensation de présence supérieure, sans même parler des mouvements du musicien devant le micro, qui apparaissent avec encore plus d’évidence et de focalisation.
Très impressionné, je change de disque. Cette fois-çi, il ne s’agit plus seulement de faire dans la dentelle, mais plutôt d’impressionner, avec le dernier album de Thom Yorke, The Eraser. La deuxième plage « Analyse » commence par les trépidations sourdes d’une boite à rythmes, un piano électrique et la voix profondément mélancolique de Thom Yorke, avant de s’enrichir un peu plus loin d’une basse profonde qui vient souligner l’ensemble de notes tenues et appuyées. Ici encore le Majik DS apparaît tout simplement plus fluide, plus « naturel » – si l’on peut s’exprimer ainsi à propos d’une matière sonore programmée et arrangée de toutes pièces. On retrouve aussi cette sensation d’aération lorsque chaque élément de la scène sonore prend sa place dans l’espace. Globalement, le DS offre ainsi une belle transparence sur l’ensemble du spectre, sans pour autant égaler dans ce domaine des lecteurs de très haut de gamme qui fouillent encore plus loin la bande passante, pour révéler une sensation d’épaisseur et une énergie supplémentaire dans les dernières octaves.
Mais le Majik CD est dépassé, c’est une évidence ! En matière de dynamique aussi d’ailleurs, comme le prouve la première plage de l’incroyable rencontre posthume entre Ray Charles et le Count Basie Orchestra » Oh, What a beautiful morning » (album Ray sings – Basie Swings). Ici encore, la présence de la voix de Ray au piano est de tout premier ordre, et reste parfaitement lisible et détachée lorsque l’orchestre s’enflamme. La sensation de puissance est au rendez-vous et reproduit bien l’envolée des cuivres, sans devenir grinçante, mais tout en réfléchissant la lumière que l’on attend d’un tel ensemble. Avec le Majik CD aussi, on retrouve cette sensation, mais tout apparaît plus petit, l’image sonore est moins précise, et la voix de Ray apparaît un peu moins naturelle. Sans même parler du sens du rythme insolent affiché par le DS. Quel séducteur ! Quelle joie de vivre ! On est bien loin d’une restitution aseptisée à force de précision. La voix granuleuse de Ray Charles, parfaitement centrée, laisse apparaître le sourire du maître, alors que l’orchestre swingue pour nous entraîner à sa suite dans la mélodie…
Dans l’absolu, le serveur gagne donc sans coup férir ce match improvisé et je vois mal quel lecteur de CD, même deux fois plus cher, pourrait rivaliser, dans des conditions d’utilisation optimales, avec cette nouvelle source, tout du moins sur le plan purement objectif. Neutralité, précision, bande passante, qualité de timbres et dynamique le classent d’emblée en haut du tableau des sources que l’on peut s’offrir autour de 3 000€… et même bien au delà ! On pourrait certes lui préférer une restitution moins droite, encore plus chaleureuse ou expansive, mais si l’on cherche à se rapprocher du disque, tel qu’il a été créé, le Majik DS impose la supériorité de ses circuits de pointe.
Quant au reste, il faut bien se rendre à l’évidence : cette fluidité, cette sensation de naturel et de douceur qu’il affiche en toutes circonstances font du Majik DS un exceptionnel compagnon musical. Je passe le plus clair de mes journées devant mon ordinateur et j’avoue être habitué au meilleur. J’écoute près d’une dizaine d’heure de musique(s) par jour et j’ai apprécié pouvoir constituer des listes de lecture à la volée, survolant la centaine d’albums que j’ai installés dans mon disque dur sans avoir besoin de me lever de mon siège pour aller placer un disque dans le tiroir de mon lecteur de CD. Dans ces conditions, le Majik DS représente une solution d’une rare convivialité et ses capacités à reproduire l’émotion d’une interprétation m’ont fait plus d’une fois lever la tête de mon clavier pour me laisser aller au plaisir d’écouter, simplement, sans lassitude. Car c’est peut-être la plus grande force de cette boite sans prétention : donner la chair de poule à l’auditeur en abolissant les frontières qui le séparent de la musique. Avec le Majik DS, je ne me suis jamais lassé d’en écouter. J’ai toujours eu l’impression que l’appareil s’effaçait devant l’interprétation pour me permettre de rentrer en contact avec l’intention des musiciens, et ce avec une rare sensibilité. Une qualité que l’on ne retrouve pas toujours même sur des sources CD beaucoup plus chères, qui préfèrent décortiquer le message au détriment du frisson. À la limite, il n’est pas faux de dire que ce petit serveur se rapproche des qualités de l’analogique, et du vinyle en particulier. C’est peut-être le plus beau des compliments que je puisse lui faire après avoir passé près d’un mois de bonheur en sa compagnie.
Évidemment, dans l’absolu, il manque encore de précision, d’ampleur et d’énergie – notamment dans le bas du spectre – pour pouvoir rivaliser avec les sources d’exceptions que j’ai eu l’occasion d’écouter ces derniers temps. Mais faut-il rappeler l’écart de prix qui sépare cette petite boite sans prétention d’un CD-12 ou d’un ensemble Oracle / MSB ?
En conclusion
Le Linn Majik DS est à l’avant-garde d’un nouveau type de sources numériques prêtes à redéfinir la notion de rapport qualité-prix dans le monde de la Haute Fidélité. Son mode de fonctionnement, basé sur un disque dur externe, pourra en rebuter certains, mais c’est parce qu’ils ne l’ont pas encore écouté ! Ses performances objectives et subjectives prouvent qu’il est aujourd’hui possible de bénéficier d’une source numérique de très haut de gamme sans pour autant se fâcher définitivement avec son banquier… ce qui est une bonne chose en ces temps difficiles. Bien sûr, il est encore possible de faire mieux, heureusement d’ailleurs ! Mais il faudra pour cela investir beaucoup, beaucoup plus d’argent. Et dans une source qui ne sera pas forcément un lecteur de CD…
Les notes d’Audio Fédération (Majik DS avec alimentation Dynamik) :
Précision : 8/10
Dynamique : 8/10
Timbres : 8/10
Image stéréo : 8/10
Bande passante : 8/10
Musicalité : 16/20
Total : 56
(Référence : 72)
Fiche technique :
- Lecteur réseau Linn Majik DS
- Dimensions : (LxHxP) 381 x 80 x 360mm
- Poids : 4,2 kg
- Fichiers supportés : WAV, FLAC, MP3, AIFF
- Fréquence d’échantillonnage: de 7,35 à 192kHz en 16-24bits
- Protocole de contrôle: compatible avec le standard UPnP media server
- Sorties analogiques : 2 x RCA variables
- Sorties numériques : optique TosLink & coaxiale S/PDIF
- Interface Ethernet: 100Base-T RJ45
- Sorties analogiques : 2 x RCA variable
- Sorties numériques : optique TosLink & coaxiale S/PDIF