Au sein d’une gamme entièrement repensée de 3 amplis intégrés, le SuperNait 2 joue le rôle du grand frère.
Esthétiquement, pas de révolution. Les lignes sont quasiment identiques, à l’exception de la double rangée de touches remplacée par une seule, et par les deux minijack qui laissent la place à un seul jack.
En effet, et c’est la première bonne nouvelle, la sortie casque possède une amplification dédiée en classe A et une connectique au standard 1/4 de pouce (6,35 mm) sur le panneau avant. Et à l’intérieur, on retrouve le circuit à simple étage en pure classe A d’abord lancé plus tôt cette année sur le DAC-V1.
En face arrière on remarque immédiatement que toutes les entrées numériques et la section DAC ont été enlevées pour mettre l’accent sur l’analogique. Et même si le sélecteur de boucle de monitoring a été supprimé pour améliorer la qualité sonore, les sorties fixes au niveau ligne subsistent de manière à enregistrer l’entrée sélectionnée – pour disque dur et AV OUT. Enfin, le bypass A/V s’active via un interrupteur sur le panneau arrière plutôt que par contrôle de logiciel. Deux innovations : un port USB mini B pour les futures mises à jour logicielles, et un nouveau bouchon dédié.
A l’intérieur, ça bouge sensiblement. En premier lieu, le SuperNait 2 bénéficie de composants mis à jour, d’une conception électronique optimisée et de révisions en matière de câblage interne et de routage des signaux. Tout cela a été validé au travers de centaines d’heures d’écoute. L’amélioration de l’alimentation passe d’abord par l’augmentation de la taille du transformateur, bien que la puissance reste à 80 W par canal sous 8 ohms. Lancée l’année dernière, la technologie DR (régulateur discret), a marqué une révolution dans les performances des circuits d’alimentation. Aujourd’hui, ce composant hyper innovant est introduit dans la section préampli du SuperNait 2.
Enfin, un Naim, c’est également une attention portée avec acuité sur les petits détails. Ainsi, toutes les entrées sont découplées individuellement et câblées à la main pour une meilleure isolation microphonique (comme sur le NAC 282). On remarque en outre un circuit à source de courant constante (une innovation introduite sur le préamplificateur NAC 552) fournissant des signaux de commande ultra-silencieux aux relais, afin d’améliorer la qualité sonore. L’isolation du dissipateur thermique est en céramique pour une meilleure qualité sonore des sections préampli et ampli.
Analyse sonore
Pour être tout à fait franc, je n’étais pas un fan du SuperNait. C’était cependant une excellente machine, mais pas tout à fait à mon goût. Et pourtant, cela fait trente ans que j’apprécie les produits Naim.
En revanche, le SuperNait 2 est, à mon sens, une machine extrêmement réussie. Peut-être finalement grâce au galop d’essai qu’à constitué le premier SuperNait.
D’abord, le SuperNait 2 possède cette remarquable aptitude qu’on les meilleures électroniques Naim, à conférer au message musical une fougue et une énergie uniques, avec un contrôle impeccable de chaque fréquence. Ce cocktail de nervosité et de densité est assez rare dans la production audio, et il faut taper fort en termes de budget (ASR, Nagra…) pour en trouver toute la quintessence.
Le SuperNait 2 parvient donc à alimenter de grosses enceintes sans la moindre difficulté, en leur conférant cette onctueuse fermeté dans les basses. Pas de traînage, mais du grain, et du liant. C’est suffisamment rare pour être mentionné. Sur nos Duevel Bella Luna dotées d’un beau 21 cm, le SuperNait 2 se balade, et pourtant, la pièce est spacieuse.
Dans le médium, on retrouve cette superbe épaisseur, idem dans l’aigu… Sur tous les registres, d’ailleurs très habilement articulés, le Naim sait rester d’une troublante fidélité à la partition, tout en faisant vibrer vos terminaisons nerveuses un peu plus que de coutume.
La dynamique et les timbres sont de grande qualité, mais la précision n’est pas en reste. Précision des attaques d’abord, qui sont franches et sans la moindre compression. Mais précision dans le message, sur les voix ou les instruments acoustiques, qui conservent une taille humaine.
Sur des messages de type musique électronique, les effets tridimensionnels sont bluffants, avec une sorte de vaporisation du son tout à fait intéressante.
Le SuperNait 2 est tout sauf un produit innocent, mais je vous garantis que vous ne le prendrez pas en défaut de coloration. Et oui, c’est une électronique paradoxale qui joue extrêmement subtilement sa partition, sans jamais dévier de la cohérence musicale.
Nous tenons à donner une mention spéciale à cet appareil pour la qualité de sa sortie casque. Nous l’avons longuement écoutée, et trouvée excellente, même meilleure que certains amplis casques séparés. Elles est tolérante et permet l’utilisation de modèles parfois gourmands comme certains Grado et Beyer.
Positionnement hiérarchique
Il y en a du monde à 3500 €, mais le SuperNait 2 se positionne sans complexe en haut du panier. Il faut dépenser significativement plus d’argent pour faire mieux. Nous avons eu l’opportunité de nous livrer à quelques comparaisons, et sincèrement, certaines références japonaises et américaines n’en sont pas sorties à leur avantage…
Les chiffres
- Prix : 3510 €
- Dimensions : 87 x 432 x 314 mm (H x L x P)
- Poids : 13,4 kg
- Puissance de sortie :
- 80 W par canal sous 8 ohms
- 130W par canal sous 4 ohms
- Niveau d’entrée : compatible pour sources 2 V (0,5 à 5,0)
- Sensibilité d’entrée : 130 mV
- Entrées analogiques : 4 paires de DIN / RCA, 1 paire de RCA, 1 x DIN (pour amplificateur phono Naim)
- Sorties ligne fixe (niveau) : AV (DIN), HDD (DIN) 130mV, 600 Ω
- Sorties ligne variables (niveau) : préampli (DIN), bi-amp (DIN), sub (1 paire RCA) 775 mV, < 50 Ω
- Sorties de puissance : + 24 V pour amplificateur phono Naim
- Sortie casque : 1/4 de pouce (6,35 mm) norme TRS