Test : Naim SuperUniti

naim

Premier test en France : une exclusivité Audiofédération !

Dernier membre de la famille Uniti, le SuperUniti est un « tout-en-un » positionné haut de gamme. Sa puissante section d’amplification en fait le compagnon d’enceintes acoustiques aristocratiques. Et sa fonction de lecture réseau haute résolution lui permet de se passer de sources. Bref, voilà un appareil aux prétentions sérieusement audiophiles, dans un simple et élégant châssis.

Avant d’être un « tout en un », le SuperUniti est un Naim. Cela se sent lorsqu’on le sort de son carton où ses 13 kilogrammes sont soigneusement protégés. Pourtant le SuperUniti est compact. Il se présente dans le classique coffret métallique de la série « haute » du constructeur britannique, soit un profilé amagnétique à faible résonance et effet microphonique réduit. Pour parfaire ce travail d’isolation, les pieds (métal + caoutchouc) jouent le rôle d’excellents amortisseurs.

En face avant un afficheur OLED à contraste élevé et lisibilité aisée renseigne sur tous les paramètres de fonctionnement de l’appareil. La navigation s’effectue par le petit clavier attenant, par la télécommande fort bien fournie ou par l’application n-Stream pour iPhone et iPad. L’utilisateur dispose également en face avant d’une sortie casque au format mini-jack, d’une entrée numérique optique et d’un port USB pour iPod/iPhone et clés USB. A ce sujet précisons que Naim a développé une authentification Apple permettant d’assurer la lecture du périphérique tout en prenant en charge la conversion numérique/analogique pour une performance optimisée. La commande de volume numérique propriétaire Naim fait appel à un potentiomètre à course sans fin. Le logo lumineux frontal est sensitif et active la fonction Mute.

En face arrière, le SuperUniti dispose de cinq entrées S/PDIF (BNC, RCA et 3 optiques) permettant la connexion de sources numériques. Il est équipé en outre de deux entrées analogiques (DIN et RCA), de deux sorties analogiques (DIN et RCA), d’une entrée numérique à mémoire tampon, d’une sortie numérique sur connecteur BNC 75 Ω (adaptateur RCA fourni), d’une connexion au réseau par Ethernet pour plus de sécurité, et également d’une connexion sans fil pour plus de commodité.
L’embase IEC accepte les cordons secteur classiques. Naim préconise, au titre de l’évolution, d’opter pour un PowerLine. En possédant un dans notre arsenal, nous l’avons bien sûr essayé, et constaté qu’il apportait un gain sensible à la qualité sonore du SuperUniti, et cela sur tous les compartiments du jeu.

Le SuperUniti présente une compatibilité UPnP permettant la diffusion de fichiers audio provenant de n’importe quelle source connectée au réseau domestique : un PC, un PC portable, un disque dur NAS ou un serveur à disque dur comme le HDX ou le UnitiServe.
Il est équipé d’un tuner multistandard FM/radio internet. Son architecture interne lui permet la lecture audio numérique en réseau en haute résolution jusqu’à 24 bits/192 kHz. Il lit les formats WAV, FLAC, MP3, WMA, AAC, et, à partir de toute source UPnP les formats WAV, AAC, MP3 et Apple Lossless/ALAC. Il sait « streamer » et lire les formats WAV, FLAC, AIFF, AAC, Windows Media, ALAC (du iPod), Ogg Vorbis et MP3 à partir de tout périphérique UPnP et via le port USB.

Côté moteur, le SuperUniti développe 80 watts par canal sous 8 Ohms et 130 sous 4 grâce à un étage de puissance fonctionnant en mode analogique. Il possède une véritable alimentation linéaire comprenant un transformateur torique de 400 VA dotés de cinq enroulements distincts. Des sections régulées indépendantes sont dévolues aux parties interface utilisateur, DSP, DAC, analogique et étages de puissance droite et gauche. Un sélecteur de masse flottante en face arrière lui permet de s’adapter à tout type d’installation pour une performance optimale.

Sur le plan numérique, on retrouve un convertisseur de haute qualité Burr Brown adoptant la conception S/PDIF Zero Jitter du DAC. Suréchantillonnage 16 X des signaux 44.1 et 48 kHz et filtrage numérique propriétaire Naim avec suréchantillonnage 16 X « IntegerUpsampling » sont de la partie. Précisons que le SuperUniti passe automatiquement en conversion de la fréquence d’échantillonnage asynchrone si l’entrée est hors spécifications.

Sur un plan purement topologique, l’appareil est très bien pensé et remarquablement fabriqué : composants clés aux endroits stratégiques, et toujours d’excellente qualité. La section amplificatrice et l’alimentation sont placées à droite. Les circuits numériques et de préamplification sont à gauche. Le routage des signaux a été potentialisé au maximum pour en réduire le trajet.

Analyse sonore
Le SuperUniti est un plaisir à installer. Une connexion réseau, une paire d’enceintes, et le tour est joué. Dans un premier temps nous avons longuement exploré ses possibilités internes. Si le Wi-Fi est très pratique, privilégiez néanmoins la liaison filaire pour obtenir la meilleure performance. Ses aptitudes en tant que multiple syntoniseur nous ont pleinement convaincues. Bien évidemment, en mode iRadio, nos conclusions sont directement « impactées » par la qualité du débit de la station utilisée. À cet égard, la différence entre les 128 kbits/s de France Musique et les 64 kbits/s de France Inter est aisément perceptible. Le tuner FM s’est quant à lui avéré extrêmement musical : moins de piqué et de résolution que le iRadio, mais une fluidité et une souplesse indiscutables.
La lecture de fichiers musicaux non compressés sur un iPod Classic connecté en face avant nous a également procuré de belles sensations. Encore mieux, une clé USB pourvue de fichiers haute résolution, elle aussi « pluggée » en façade, nous a offert un niveau de performance excellent, voire parfois « superlatif », notamment en termes de largeur de la bande passante et de rapidité. Nous avons également utilisé le convertisseur interne du SuperUniti pour lire le message émanant d’un lecteur de BluRay Pioneer. Inutile de dire qu’il nous a gratifié d’un son d’une netteté et d’une énergie de grande classe.
Enfin nous avons complété notre écoute à l’aide d’un lecteur de CD/SACD Van Medevoort CD350 couplé au convertisseur DA466. Là nous avons obtenu l’indiscutable plénitude que l’on est en droit d’attendre d’une source numérique de haut de gamme. Cela s’est matérialisé notamment par une absence totale de phénomène de distorsion, et par un suivi mélodique superbe.

Abstraction faite des sources qu’il lit, le SuperUniti se caractérise par quelques traits marquants. Le premier est indubitablement sa magnifique gestion de l’énergie. En sa compagnie, la musique enregistrée semble habitée par une vigueur et un punch de premier ordre. Derrière cette tendance, on identifie la capacité du SuperUniti à contrôler les enceintes avec beaucoup d’aisance. Il « verrouille » le processus d’amplification sans aucune faiblesse. D’une certaine manière, sa puissance subjective paraît bien supérieure aux 80 watts annoncés. Car on peut monter le volume de façon significative sans percevoir la moindre trace de décrochage ! On grimpe, on grimpe, et le son est (bien) plus fort, sans que la compression ne se fasse sentir ; un très bon point pour les mélomanes qui, comme nous, aiment les sensations fortes ;o)
Second point, la présence. Le SuperUniti confère à l’écoute cette densité, cette plénitude, cette façon de reproduire des musiciens qui ont un corps, une épaisseur, bref une vraie présence qui se localise très facilement dans l’espace. Et peu importe le nombre de sources sonores, elles restent bien placées dans le panorama.
Enfin, l’équilibre tonal est très naturel. Attention, le SuperUniti nécessite un rodage intensif qui a pour but de le fluidifier. Mais une fois l’opération effectuée, il se libère totalement pour laisser parler sa nature profonde : une bienveillante neutralité nimbée d’un fort caractère. Avant d’être linéaire, le SuperUniti est infiniment musical. Il sait chatouiller nos fibres sympathiques, nous « caresser dans le sens du poil » sans pour autant être consensuel, ni le moins du monde racoleur. Mais il est comme nous, il est « humain ». Voilà pourquoi il est si agréable à écouter.

Positionnement hiérarchique
Voilà un paragraphe peu aisé à aborder car le SuperUniti est l’un des très rares combinés dits de convergence. Hormis d’autres Naim, qui y trouvons-nous ? Certes s’il est mis en parallèle avec le Devialet D Premier, il paraîtra particulièrement abordable. La comparaison est indéniablement gonflée, mais elle n’est pas dénuée de fondement. Voilà deux produits combinant un ampli de puissance, un préamplificateur, un convertisseur, des fonctions étendues de lecture en réseau, tout cela dans un unique boîtier. OK le français affiche des prétentions bien plus ambitieuses, et une carrosserie exceptionnelle, mais sur le papier, la « check-list » est diablement proche. Et si le D-Premier fait indubitablement plus de choses (en termes de résolution, de puissance, sans parler de son entrée phono), le SuperUniti n’est pas moins musical, loin s’en faut. Quant aux « gros » intégrés de prix équivalents pourvus d’entrées numériques, si respectables soient-ils, ils ne peuvent se prévaloir de l’étonnant faisceau de prestations du SuperUniti. Bref, le but n’est pas de dire que le SuperUniti est le meilleur intégré de la création, il ne l’est d’ailleurs pas, mais de constater qu’au vu de ses nombreuses possibilités et qualités, c’est une p****n de bonne machine.

Les chiffres
Prix : 4 100 €
Dimensions : 432 x 87 x 314 mm
Poids : 12,8 kg
Impédance : préampli 775 mV, 22 Ω, Sub 775 mV, 100 Ω
Impédance de charge minimale : 10 k Ω
Réponse en fréquence : 10 kHz – 40 kHz
Rapport signal/bruit : 80 dB
Réponse en phase : phase linéaire, phase absolue correcte
Puissance de sortie : 80 W sous 8 Ω – 130 W sous 4 Ω

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