Test : passerelle multimédia Pioneer N-50

pioneer

Par Antoine Gresland

Prix conseillé : 599 euros
Durée du test : trois semaines

À l’image de la plupart des constructeurs généralistes, Pioneer développe actuellement une gamme d’appareils – lecteurs de Blu-ray, amplificateurs audio vidéo et plates-formes multimédias – résolument tournée vers la dématérialisation du signal. Après la passerelle multimédia N-30 apparue voici quelques mois, le constructeur japonais monte en gamme avec le Pioneer N-50.

Pioneer-N50-ecran

Comme le Rotel RCX-1520, le Pioneer est donc un lecteur réseau, compatible DLNA-UPnP, capable de lire les fichiers audio stockés sur un ordinateur ou un disque dur NAS, mais aussi sur une clé USB ou tout autre périphérique USB compatible, un iPod/iPhone/iPad – avec ou sans fil – grâce à l’adaptateur Wi-Fi-Ethernet AS-WL300, qui vous coûtera une cinquantaine d’euros en plus. Certifié AirPlay, il s’entend naturellement avec les bibliothèques iTunes des appareils Apple connectés au réseau avec ou sans fil et même en Bluetooth… via l’adaptateur optionnel AS-BT200. Si contrairement au Rotel, le N-50 n’est pas muni d’un tuner FM, son accès à Internet lui permet d’utiliser le service vTuner pour récupérer les webradios. C’est aussi un convertisseur N/A doté de deux entrées S/PDIF – optique et coaxiale – et d’un DAC 32 bits. Le tout peut-être délivré en analogique bien sûr, par une paire de fiches RCA, mais aussi en numérique si l’on souhaite n’utiliser le Pioneer que comme une plate-forme multimédia, avec un convertisseur N/A externe branché sur l’une de ses sorties S/PDIF optique et coaxiale.

Pioneer-back

Un appareil particulièrement complet donc, puisqu’il peut aussi jouer le rôle de carte son en le reliant à un ordinateur en USB. Heureusement, en complément de sa télécommande ridicule, l’ensemble des fonctions du N-50 est accessible grâce à une petite application Androïd, iPod/iPhone, et pour l’instant en taille iPod pour l’iPad, téléchargeable gratuitement sur l’Apple Store. Un très bon point lorsqu’il s’agit de fouiller dans les fichiers audio d’un disque dur réseau ! Reste que le parcours d’une audiothèque de plus de 2 000 albums est un peu entravé par le manque de réactivité de la liste de sélection qui va chercher les références cinq par cinq sur le serveur. Pénible, mais largement plus pratique tout de même que la télécommande associée à un écran matriciel de la concurrence… D’autant que celui du Pioneer est un modèle LCD couleur qui affiche clairement et simultanément l’interprète, le titre du morceau et de l’album ainsi que la pochette. Nickel.

Technique : une machine évoluée basée sur un convertisseur dernier cri

Pioneer-N50-inter

L’intérieur du N-50 dévoile une construction industrielle sérieuse, avec notamment deux petits transformateurs EI séparés pour les étages numériques et analogiques. Un bel effort complété par des composants de qualités et une belle intégration des circuits numériques. Suréchantillonnage 32 bits –192 kHz systématique « Hi-Bit 32 » pour les fichiers WAV et FLAC, 32 bits – 48 kHz pour le MP3, le LPCM, l’AAC et le WMA sont au programme pour attaquer un convertisseur 32 bits – 192 kHz, qui sert aussi aux radio Internet et à l’entrée USB, asynchrone après récupération du programme complémentaire disponible sur le site du constructeur. Il s’agit pourtant de ne pas se laisser aveugler par les chiffres ! Les convertisseurs 32 bits sont en train d’envahir le marché, mais ce n’est pas forcément un gage de qualité. Pour autant, sur un appareil de ce niveau de prix, il faut saluer Pioneer qui le propose en offrant à ce convertisseur un environnement de qualité, notamment une horloge de précision, pour un prix somme toute très réaliste…

À l’écoute : le nouveau champion du rapport qualité/prix.

CD-Texier-CantoDécidément, les ingénieurs du bureau d’études de Pioneer sont particulièrement inspirés ces derniers temps ! Car la passerelle multimédia N-50 est une très bonne petite machine capable de faire mieux que la très grande majorité des lecteurs de CD de prix équivalent et même au-delà lorsqu’il lit un fichier audio de qualité, FLAC ou WAV, sur un disque dur NAS ou sur un ordinateur. Sans se montrer aussi précis que des appareils beaucoup plus chers dotés des mêmes fonctions (notamment le Rotel RDG-1520 ou le Yamaha NP-S2000), en particulier sur la profondeur de l’image stéréo, le N-50 offre beaucoup de détails sur toute la bande passante tout en offrant un équilibre tonal général satisfaisant. Une neutralité qui peut s’appuyer sur un grave bien défini qui descend suffisamment bas pour laisser respirer la restitution sur un système de moyenne gamme sur l’album In Rainbows de Radiohead, ou sur la contrebasse d’Henry Texier sur « Canto Negro » dans son dernier album Sueno Canto. Le haut du spectre pourrait être plus transparent, mais il ne se montre pas mis en avant et propose une douceur convaincante sur un clavecin, un violon ou un piano. L’image stéréo, plus large que profonde, remplit facilement l’espace avec une focalisation avantageuse sur un concert tel que le Live à FIP d’Eric Bibb.

On retrouve bien sûr ses qualités sur les entrées numériques du N-50 dont les performances dépendront intimement de la qualité du lecteur. Avec notre transport CEC, on obtient de très bons résultats, une modulation fluide et dynamique, même s’il manque un peu de sensibilité pour égaler un Rotel RDG-1520 dans ce domaine. Mais le Pioneer est aussi une aubaine pour améliorer un lecteur de BD-DVD de moyenne gamme, ou une box ADSL : effet garanti, par exemple, en sortie de la Freebox HD de Free et plus encore sur la Livebox d’Orange, il est vrai, particulièrement calamiteuse d’origine ! Combiné à un lecteur Panasonic ou Pioneer, le convertisseur numérique du N-50 permet de profiter de vraies qualités musicales, mais c’est légitimement sur sa partie lecture réseau qu’il se montre le plus à son avantage. Précisons toutefois que le Pioneer nous a aussi démontré de bonnes aptitudes musicales sur une radio du Net ou sur un morceau de musique compressé sans perte (Apple Lossless) stocké sur un iPhone. C’est moins bien qu’avec un fichier provenant d’un disque dur réseau ou d’une banque musicale indépendante d’iTunes, mais largement suffisant pour apporter un surcroît d’espace et de définition au message.

Enfin, il faut parler de l’excellente sortie S/PDIF coaxiale du Pioneer N-50 qui lui ouvre d’autres perspectives… En le combinant à un convertisseur séparé plus performant, on profitera en effet à la fois de son interface utilisateur conviviale et de son ouverture sur le monde de la musique dématérialisée tout en sublimant ses qualités. Il faut l’avoir entendu associé au convertisseur Hegel HD20 pour mesurer la marge de progression offerte par cette solution !

Pioneer-telcmdeEn conclusion

Au prix auquel il est proposé, le Pioneer N-50 présente décidément un ensemble de qualités difficilement contournable. Plus agréable à utiliser que la plupart de ses congénères pour peu que vous ayez un iPod/iPhone/iPad, très complet et facile à mettre en œuvre, il offre des performances appréciables aussi bien sur ses entrées numériques que sur sa partie lecture réseau. Avec la possibilité d’aller encore plus loin en associant cette dernière fonction à un convertisseur N/A externe plus performant, il se montre carrément incontournable à moins de 600 euros ! Bravo.

 

Les notes d’Audio Fédération :

Précision : 5,5/10
Dynamique : 5,5/10
Timbres : 6/10
Image stéréo : 7/10
Bande passante : 6/10
Musicalité : 14/20

Total : 44

(Référence 73)

Fiche technique :

  • Convertisseur :  32 bits – 192 kHz
  • Réponse en fréquence : 4 Hz – 80 kHz (-3 dB)
  • Rapport signal/bruit : 111 dB (1 kH, 0 dB)
  • Certifié AirPlay
  • Tuner Web Radios : via le service vTuner
  • Entrée USB type A en façade, capable d’extraire le signal numérique d’un iPod/iPhone, d’une clé USB (WMA et MP3) ou d’un disque dur FAT16/FAT32
  • Entrées numériques : 1 optique et 1 coaxiale
  • Sorties : 1 analogique RCA, 2 numériques – optique  et coaxiale
  • Prise RJ45 Ethernet et prise en charge Wi-Fi 802.11 b/g via adapteur Pioneer AS-WL300
  • Bluethoot via adapteur Pioneer AS-BT200
  • Serveur UPnP-DLNA : optimisé pour Windows 7 et MAC OX 10
  • Formats supportés : LPCM, WMA, WAV, FLAC, MP3, AIFF, AAC
  • Dimensions (L x H x P) : 435 x 99 x 330 mm
  • Poids : 7,3 kg
Système d’écoute : sources : drive C.E.C TL51 Van Medevoort, lecteur BD AOppo BDP-93 NuForce Xtreme Edition, enregistreur Nagra VI (utilisé en tant que convertisseur N/A et lecteur de fichier), lecteur réseau Linn Akurate DSII ; préamplificateurs : Linn Kisto ; amplificateur : Karan Acoustics KSA 450 ; enceintes : Linn Akurate 242, ATC SCM40, ProAc Response D2 ; câbles de modulation : Cardas Golden Cross asymétrique, Esprit Eterna, Linn Silver Interconnect symétrique ; câble numérique : Esprit Eterna AES-EBU, MPC Audio Absolute coaxial ; câble HP : MPC Audio Abysse, Linn K400 ; accessoires : pieds HRS Nimbus et Millennium M-Puck et plaquettes amortissantes HRS Damping Plate MK II, barrette et câbles secteurs : Neodio PW1 et PCO, Fa Dièse Soprano et Mélodie II, Esprit Manta