Etant donné le nombre croissant d’amplis intégrés dotés d’un étage de conversion numérique/analogique, le fait de proposer un véritable transport CD à prix abordable, ne peut que relever de la logique la plus élémentaire.
En effet, les amateurs de bon son n’exploitent pas uniquement de la musique stockée sur disque dur !
Dans ce contexte, l’arrivée d’un « petit » drive est une bonne nouvelle, car elle accroît les possibilités d’utilisation des consommateurs. Les propriétaires de Naim SuperUniti, entre autres, devraient d’ailleurs se jeter sur cet appareil accessible et performant…
Mais commençons par le présenter. Le CT260 ressemble comme deux gouttes d’eau au lecteur CD intégré CD250, et pour cause, il en reprend le coffret lourd et rigide de façon à minimiser les distorsions d’origine mécanique. Le panneau frontal est particulièrement sobre, et ne propose que les fonctions les plus basiques, les autres étant reléguées sur la télécommande.
En face arrière, on trouve trois sorties numériques. Deux sont au format S/PDIF, une optique sur connecteur TosLink et une coaxiale sur fiche RCA. La troisième est une AES/EBU sur connecteur XLR.
En contemplant l’intérieur du solide châssis, l’utilisateur ne doit en aucun cas s’arrêter à l’espace laissé vacant. En effet, les circuits montés en composants de surface sont d’une densité étonnante, et d’autant plus remarquables qu’ils sont entièrement propriétaires.
Van Medevoort a opté pour une mécanique 100 % audio, en l’espèce une CD d’origine Teac et l’exploite en totale conformité avec le Red Book. En revanche, tout le logiciel d’exploitation de la mécanique, comme de l’ensemble du lecteur, d’ailleurs, a été réécrit pour correspondre aux exigences techniques du concepteur. C’est d’ailleurs une des étapes qui a nécessité le plus de temps.
La mécanique est montée sur plusieurs sous-châssis avec un amortissement à l’égard des vibrations, réalisé à l’aide d’une suspension élastique qui l’isole de la « contre-réaction » acoustique.
Plaqué contre la face avant, un circuit propriétaire permet le contrôle de la totalité de l’interface utilisateur. Il est équipé d’une puce reprogrammable.
Contre le panneau arrière un vaste circuit imprimé concentre les organes contrôlant le trajet du signal numérique, de sa sortie du bloc optique, à la connectique. On y rencontre d’ailleurs une horloge dite « vM Super Clock » cadencée à 16.9344 MHz. Elle permet de réduire le jitter et le taux de distorsion. Son alimentation, comme celle de toutes les sections de l’appareil, a été soignée, avec une régulation ultra-précise. Sans tomber dans des délires, Van Medevoort fait usage de composants de bonne facture.
Analyse sonore
Plus le temps passe, et plus les lecteurs Van Medevoort affirment leur « personnalité » sonore. C’est normal, puisque leurs concepteurs font de moins en moins appel à des organes extérieurs et tendent vers du 100% propriétaire. Dans le cadre d’une lecteur CD, c’est impossible, car l’on est toujours tributaire de la mécanique, mais dans le CT260, il n’y a que ça de « non VM », si vous me passez l’expression.
Ainsi, on reconnaît aisément le « son » des Hollandais volants, mais l’on ressent assez vite qu’il a pris une nouvelle dimension. Connecté à l’une des entrées numériques de l’ampli intégré MA260, on perçoit la volonté de retranscrire le spectre de la façon la plus exhaustive possible, en fonction des moyens mis en œuvre. Là où certains constructeurs privilégient une très belle tranche de médium, VM choisit, lui, de ne rien privilégier, mais de rester au maximum droit, le plus longtemps possible. Cela donne un grave tendu, assez ferme qui explore les basses octaves avec une évidente conviction. À cet égard, les digressions d’une contrebasse acquièrent une évidente lisibilité, et beaucoup d’agilité. Idem pour les « hautes fréquences » qui se manifestent par une reproduction sans heurt, mais nimbé d’une jolie lumière assez naturelle, sans verdeur artificielle. Tout cela se coordonne simplement, sans rupture tonale, du « sol au plafond ».
Autre motif de réjouissance, le comportement dynamique est de bonne qualité, si l’on peut dire ! Ce transport est doté d’une belle santé, qu’il emploie à reproduire les lignes mélodiques avec vigueur et célérité. Son sens du rythme est notable et procure la sensation d’un timing réaliste ; faut-il y voir l’influence de la très bonne horloge « maison » ? Certainement. Du coup, l’image semble très libre, pas du tout engoncée, et au contraire assez spacieuse et aérée.
Positionnement hiérarchique
Notre propos n’est pas de dire que ce drive est le meilleur du marché, ce qui de toute façon n’est pas exact, mais de le considérer comme une addition particulièrement judicieuse sur un créneau où il fait cruellement défaut. Les transports coûteux sont légion, mais à ce prix, c’est la steppe.
Nous avons utilisé le CT260 avec l’intégré de la même marque MA260, avec le convertisseur DA466, et avec le tout-en-un Naim SuperUniti. Dans tous les cas de figure, il s’est avéré souple et réactif. Indéniablement, il comble un trou dans l’offre du marché.
Les chiffres
- Prix : 1390 €
- Dimensions : 434 x 88 (102) x 390 mm
- Poids : 9 kg
- Sortie numérique :
- 0.5 Vp-p (RCA)
- 4 Vp-p (XLR)