Test : Van Medevoort MA260

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Le mélomane ouvert sur les différents supports, tout comme l’audiophile exigeant attendent d’un amplificateur moderne une musicalité racée et naturelle, mais également une flexibilité garantissant la compatibilité avec les fichiers musicaux « dématérialisés ». C’est exactement ce que propose le nouvel intégré Van Medevoort MA260, et qui plus est, à un tarif absolument raisonnable !

Progressivement, à un rythme maîtrisé, Van Medevoort étoffe sa gamme avec des produits particulièrement réfléchis pour répondre à des besoins extrêmement ciblés. Après avoir lentement cimenté sa gamme d’amplificateurs, puis de sources numériques, le néerlandais puise au sein de sa vaste banque d’organes pour combiner une sorte de quadrature du cercle : l’ampli intégré complet.

Sur le papier, le MA260 est en effet une machine très complète. En dépit de sa ligne minimaliste, il comprend six entrées, dont deux analogiques et quatre numériques, une sortie préampli pour la connexion subwoofer, et une boucle de monitoring. Il est intégralement commandable à distance tant pour la sélection des entrées que pour le contrôle du volume. Enfin, sa puissance de cinquante watts par canal sous huit ohms et de cent watts sous quatre ohms lui permet d’envisager sereinement une cohabitation fructueuse avec la majorité des enceintes acoustiques entre 0 et 3 000 euros. D’autant plus que son facteur d’amortissement de 800 lui garantit contrôle des haut-parleurs et maîtrise du grave.

A la sortie du carton, le MA260 s’avère lourd (dix kilogrammes), robustement assemblé, et qualitatif. Cet appareil est 100% « made in Netherlands », de la plus petite de ses vis jusqu’à l’ultime extrémité de sa face avant en aluminium moulé sous pression. Il repose sur quatre larges pieds qui répartissent correctement sa masse sur le support.

Au chapitre des entrées numériques, notons la présence d’une USB type B, et de quatre S/PDIF (deux coaxiales et deux optiques) dont l’une est commutable au moyen d’un petit sélecteur mécanique.

Un examen de l’intérieur du coffret laisse voir un vaste circuit imprimé de belle facture entièrement designé par Ad Van Medevoort « himself ». Voilà un homme qui sait de quoi il dessine ! Le routage des signaux est remarquable, et la section numérique est cantonnée à une partie bien délimitée de la carte, pour qu’aucune interaction nocive ne soit à déplorer. Ne vous leurrez pas, ce « petit » convertisseur n’est pas un ersatz, mais un dérivé direct du glorieux DA 466. Et ses aptitudes sont excellentes grâce à une puce archi-triée de haute qualité. Le MA260 accepte les flux jusqu’à 16 bits (50 kHz) sur l’entrée USB, 24 bits (192 kHz) en S/PDIF RCA et 24 bits (100 kHz) en S/PDIF TosLink.

Le convertisseur numérique/analogique est associé à une section de pré-amplification ultrarapide, et à un étage de puissance en classe A dynamique. Grâce à ce type de montage, on concilie faible taux de distorsion et meilleur contrôle des enceintes acoustiques sur tout type de message.

Vous connaissez notre défiance à l’égard des alimentations à découpage, que nous trouvons polluantes et souvent incapables de prodiguer un véritable sens de la modulation à l’écoute. Le MA260, lui, opte pour une véritable alimentation linéaire composée d’un beau transformateur torique et de quatre solides condensateurs de découplage suivi par des diodes de redressement rapides ; bref, un vrai réservoir d’énergie, stable et le plus silencieux possible.

Analyse sonore
Le MA260 possède la signature sonore d’un amplificateur de grande qualité, en ce sens qu’il ne nous donne jamais la sensation de pêcher par excès, ni par défaut : il impose une juste mesure, et s’applique à amplifier, pas à enjoliver. Le spectre qu’il reproduit est large, et équilibré. La balance spectrale ne favorise aucun registre, et cela s’entend, notamment grâce à un grave profond, bien tenu, lisible, tendu, dont les notes s’analysent avec une grande facilité. En contrepoint, l’aigu est ouvert, varié, fin, jamais insistant. Sur toute la bande passante, l’auditeur profite d’un son parfaitement structuré, bien en place, homogène. Le MA260 offre une écoute assez lumineuse, fluide, sans aspérité, mais très contrasté lorsque la musique l’exige. On perçoit sa réserve de puissance, qui n’étonne pas tant par sa quantité, que par son aptitude à réagir sur une impulsion sans le moindre traînage, en une fraction de seconde. Par conséquent, la scène sonore acquiert une architecture très crédible. Pas la plus exceptionnelle qui soit (nous ne sommes qu’à 1 600 euros), mais digne des réalisations les plus musicales en termes de volumes et de proportions.

S’agissant précisément de la section de conversion, nous avons procédé à des essais en reliant un ordinateur portable Apple Macbook Pro au MA260 grâce à un cordon Ultimate USB de Hi-Fi Câbles & cie. Avec des fichiers non compressés (WAV et AIFF), nous avons obtenu un résultat sonore d’une grande cohérence musicale. Le travail effectué par Van Medevoort sur les horloges est à coup sûr payant. On ne ressent pas cet effet simplificateur que certains DAC affligent à la reproductions de fichiers numériques. On conserve en outre un bon niveau de limpidité, avec un registre grave bien articulé, un médium expressif, et un aigu conservant cet aspect filé et délicat.

Positionnement hiérarchique
Il existe de plus en plus d’amplis intégrés « USB ready ». Parmi nos préférés dans ce créneau de prix, notons le Hegel H70, un excellent produit aux prétentions quasiment identiques. C’est une machine qui met parfaitement en exergue la musculature de la musique enregistrée, sa fougue et son aspect dramatique. Un appareil valeureux, même si le MA260, un ampli au demeurant moins démonstratif, propose une richesse harmonique supérieure. Quoi qu’il en soit, ces deux-là tiennent le haut du pavé.

Les chiffres
Prix : 1 590 euros
Dimensions : 434 x 80 x 410 mm
Poids : 10 kg
Puissance :
2 x 100 watts RMS / 4 ohms
2 x 50 watts RMS / 8 ohms
Facteur d’amortissement : 800
Bande passante : 1,5 à 70 000 Hz
Distorsion : < 0,004 %
Rapport signal/bruit : > 100 dB